Inclusion sociale et économiques femmes, jeunes

Le projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel améliore l’inclusion sociale et économique des populations (agro) pastorales du Sahel par la délivrance des pièces d’état civil ou l’inscription au registre.

L'inclusion des pasteurs et agropasteurs par le pouvoir des documents d'état civil et d'identification
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Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel phase 2 (PRAPS-2) se déroule dans un contexte marqué par des inégalités liées aux politiques de protection sociale. Ces inégalités se manifestent par l’exclusion de certaines catégories sociales. Les populations pastorales ne sont pas épargnées par cette exclusion en raison de leur mode de vie nomade, qui les empêche de bénéficier de ces mesures de protection sociale.
En effet, les individus qui ne sont pas enregistrés ou qui ne possèdent pas de documents d’état civil ou d’identité ne peuvent pas accéder aux avantages sociaux offerts par l’État. En effet, les bénéficiaires de ces programmes sociaux doivent présenter des documents pour pouvoir en bénéficier. Cette disparité accentue leur exclusion sociale et les rend plus vulnérables. Une des conséquences de cette absence de documentation d’état civil ou d’identité est de passer inaperçu aux yeux des registres de l’État, ce qui entraîne une exclusion sociale susceptible d’aggraver et de perpétuer les conditions de pauvreté et de vulnérabilité.
Dans le but d’améliorer l’inclusion sociale et économique des pasteurs et agropasteurs, le PRAPS 2, dans sa démarche de conception de l’inclusion en tant qu’approche fondée sur les droits, a déployé d’importants efforts depuis le début de sa mise en œuvre au sein de sa quatrième composante, qui est spécifiquement dédiée à l’inclusion sociale et économique des femmes et des jeunes.
Cette initiative, intitulée « Amélioration de l’accès aux registres sociaux et de l’état civil », est axée sur la facilitation du processus d' »inclusion sociale » afin que les pasteurs et agropasteurs de la zone d’intervention du projet puissent bénéficier de documents officiels d’état civil et d’identification. La zone d’intervention du projet englobe six pays du Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.
L’initiative repose sur deux piliers complémentaires :
La facilitation de l’obtention de documents d’état civil, visant à garantir l’accès à une identité juridique.
L’enregistrement dans les registres sociaux des pays, sur la base de la révision des méthodologies de ces registres sociaux. L’objectif de cet enregistrement, tout en cherchant à inclure les pasteurs dans les registres sociaux des pays, est de faciliter l’ouverture des politiques de protection sociale aux populations pastorales.
Cette convergence est explicite dans la mesure où la plupart des politiques sociales sont élaborées à partir d’enquêtes et de la cartographie des ménages et des personnes vivant dans des conditions de pauvreté ou d’indigence. Elles établissent ainsi des modèles pour identifier les potentiels bénéficiaires des programmes sociaux et définissent des critères objectifs pour la sélection des bénéficiaires des prestations sociales, en exigeant la possession de documents d’état civil ou de pièces d’identité pour recevoir ces prestations.

À terme, cette initiative vise à améliorer la protection juridique de 109 000 000 de pasteurs et d’agropasteurs en leur permettant d’obtenir des documents d’état civil ou de s’inscrire dans les registres civils des pays couverts par le projet. Déjà, 18 197 pasteurs et agropasteurs ont pu bénéficier concrètement de cette initiative en obtenant des pièces d’état civil ou en étant enregistrés dans le registre social.

Pour atteindre cet objectif, les pays développent trois stratégies essentielles :
La conclusion de conventions de partenariat avec les Régies de Solidarité Urbaine (RSU) pour l’enregistrement dans les registres sociaux.
La conclusion de conventions de partenariat avec les Organisations de la Société Civile (OSC) pour la mobilisation sociale des pasteurs.
La signature de conventions avec les agences et services d’état civil ou d’identification pour la délivrance de documents d’état civil ou d’identification.
À la lumière de l’engouement suscité tant auprès des autorités publiques que des populations lors des premières opérations dans les pays (Mali, Niger, Sénégal), il est indéniable que l’amélioration de l’inclusion sociale et économique des populations pastorales du Sahel, par le biais de la délivrance de pièces d’état civil ou de leur inscription au registre, ne constitue pas seulement une nécessité, mais également une contribution à la construction d’une société plus équitable et solidaire.

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