Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS 2-MALI) a financé 540 Activités Génératrices de Revenus (AGR) en 2023, destinées aux femmes et jeunes pasteurs et agropasteurs âgés de 18 à 40 ans dans les régions de Ségou, Sikasso et Koulikoro. En 2024, le projet prévoit de financer 750 AGR dans les régions de San, Koutiala, Bougouni et Dioïla, avec pour objectif global d’atteindre 2000 AGR d’ici 2027. Cette initiative fait suite à la première phase du PRAPS de 2016 à 2021, qui a financé 13 800 AGR et commence à montrer des résultats positifs, comme le cas d’Adjara Sanogo. Bénéficiaire de la Phase 1 du projet, Adjara a connu un succès remarquable, passant d’un soutien initial de 3 béliers en 2018 à la gestion d’un enclos de 6 moutons et 5 vaches laitières, en plus d’autres réalisations au sein de son ménage.
Adjara Sanogo, une femme de 40 ans mariée et mère de sept enfants, partage son parcours. Vivant avec son mari, leurs enfants, la mère et le frère de son mari dans une maison en banco, elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école. Cependant, elle avait toujours rêvé de mener une activité qui lui permettrait de subvenir à ses besoins et de ne pas dépendre constamment de son mari, qui lui-même avait des moyens limités pour couvrir les dépenses familiales.
En 2018, après avoir essayé le maraîchage et le petit commerce, Adjara a décidé de se lancer dans l’élevage. Elle a commencé en achetant une brebis dans l’objectif de la reproduire. Heureusement, la même année, le programme de financement d’activités génératrices de revenus (AGR) du PRAPS-Mali a été lancé. Elle a soumis sa demande de financement pour son projet d’embouche ovine et a été sélectionnée. Avec les fonds accordés par le PRAPS-Mali, elle a acheté trois béliers et le matériel nécessaire, y compris l’abri et les soins pour les animaux. Après six mois, elle a vendu les trois béliers pour 300 mille francs CFA. Avec cet argent, elle a acheté un bœuf maigre à 150 mille et a utilisé le reste pour répondre aux besoins familiaux.
Elle a ensuite continué avec l’embouche ovine, a vendu le bœuf bien engraissé pour 300 mille francs CFA, puis a investi dans d’autres cycles d’embouche de petits ruminants et une vache pour la reproduction et la production laitière. Sa réussite est devenue célèbre dans son village, où certains l’encouragent tandis que d’autres l’envient.
En 2023, la DRPIA de Sikasso, en charge de la coordination du PRAPS-Mali dans la région de Sikasso, l’a mise en contact avec le Projet de Développement Durable des Exploitations Pastorales dans le Sahel-Mali (PDDEPS) – Mali, qui a également un programme AGR. Avec l’aide du PRAPS-Mali, elle a obtenu du financement pour 4 vaches laitières de la part du PDDEPS.
Aujourd’hui, grâce à ces soutiens, Adjara diversifie ses activités, allant de l’embouche ovine à l’élevage reproductif et à la production laitière, en passant par la vente de bétail et de lait. Les revenus de ses activités contribuent activement aux dépenses familiales, notamment les frais scolaires, les vêtements et les soins médicaux de ses enfants. Elle vend également des moutons pendant les fêtes religieuses, ce qui lui permet de faire face aux dépenses festives de sa famille.
Adjara compte désormais 5 vaches laitières et 6 moutons, témoignant du succès de son entreprise. Son histoire illustre comment le financement des AGR, intégré à la composante 4 du projet PRAPS-2-Mali, contribue à l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, conformément aux objectifs du Ministère de l’Élevage et de la Pêche et de ses partenaires tels que la Banque mondiale, le CILSS, la CEDEAO et l’UEMOA, visant à améliorer l’inclusion sociale et économique des femmes et des jeunes.
« En décembre 2019, grâce au financement du PRAPS-Mali, j’ai investi dans l’achat de trois béliers que j’ai ensuite nourris et revendus. Avec une partie des bénéfices, j’ai acquis un bœuf à un prix avantageux, bien qu’il fût assez maigre à l’origine. Mon objectif est maintenant de prendre soin de lui en lui fournissant une alimentation équilibrée, des soins réguliers et un suivi médical approprié. Je suis convaincue qu’avec ces efforts, il prendra du poids au cours des prochains mois et deviendra une source de profits significatifs, comme l’a mentionné Adjara ».
En 2019, j’ai commencé mon travail en tant qu’agricultrice avec 3 béliers grâce à l’aide du PRAPS-Mali. Maintenant, je possède 5 vaches laitières et 6 moutons. Grâce à l’argent que je gagne de mon travail, je contribue aux dépenses de ma famille. Je soutiens mon mari, en particulier pour les frais de scolarité de nos enfants, leurs vêtements et leurs soins médicaux quand ils sont malades. C’est ce qu’a dit Adjara Sanogo en août 2023.