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Le PRAPS relève le défi de l’implication des acteurs des réseaux sociotechniques de la santé animale

Bénéficiaires et Techniciens main dans la main pour la qualité des services vétérinaires du PRAPS
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Bénéficiaires et Techniciens main dans la main pour la qualité des services vétérinaires

Le Sahel est soumis à une mobilité animale intense (transhumance,  transport et commerce) qui favorise la diffusion des maladies infectieuses animales. Cette région a été confrontée à des crises sanitaires majeures liées aux maladies animales notamment la péripneumonie contagieuse bovine  (PPCB) et la Peste des petits ruminants (PPR). La vaccination du bétail a démontré son efficacité; elle este la seule option pour sécuriser les sources de revenus des pasteurs et agropasteurs.

Cependant, au fil des années, à l’épreuve du terrain, le manque de collaboration entre les acteurs de premier plan du secteur (pasteurs et agropasteurs) a longtemps été évoquée comme un frein. Ce qui ne facilite pas la réussite des campagnes de vaccination ou les soins vétérinaires apportés au cheptel. La relation entre personnel vétérinaire et pasteurs a été caractérisée par la méfiance ou un faible degré de confiance entre eux. Les acteurs intervenant dans la santé animale se sont multipliés et les relations entre eux ont souvent été caractérisées par la compétition et l’absence de collaboration entre ces parties prenantes qui sont notamment les vétérinaires publics et privés, les auxiliaires, les services publics et organisations professionnelles d’éleveurs, etc.).

Les acteurs intervenant dans la santé animale se sont multipliés et les relations entre eux sont souvent caractérisées par la compétition et l’absence de collaboration (vétérinaires publics et privés, vétérinaires et auxiliaires, services publics et les organisations professionnelles d’éleveurs, etc.).

D’un autre côté, les services vétérinaires dans les zones pastorales enclavées du Sahel et dans les espaces transfrontaliers, peu accessibles, ont été perçus comme coûteux par les éleveurs. Ceux-ci préfèrent souvent recourir aux pratiques locales de soins et aux médicaments vétérinaires illicites largement diffusés et utilisés sous un faible contrôle. Ce choix très répandu dans le Sahel facilite malheureusement la propagation des principales maladies animales sur lesquelles est concentrée l’action du PRAPS. Les diverses campagnes de vaccination initiées dans ce contexte dans la région mobilisent l’attention des acteurs des 6 pays du projet.

Dans le but d’apporter une solution durable à cette situation qui met en péril les sources de revenus des milliers de pasteurs et agropasteurs du Sahel, lors des Entretiens techniques du PRAPS (ETP-3)d’octobre 2018 de Ouagadougou, le PRAPS a préconisé l’implication des  réseaux sociotechniques de la santé animale dans la stratégie de lutte contre les principales maladies animales : la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et la Peste des petits ruminants (PPR).

Pour le PRAPS, l’implication des acteurs des réseaux sociotechniques de la santé animale reste l’option privilégiée pour garantir le succès des interventions au Sahel. Ce choix prépondérant a permis au PRAPS de relever bien de défis qui concourent à l’amélioration de la santé animale dans les six pays d’intervention.

La notion de réseau sociotechnique

Une distance sociale et culturelle existe entre professionnels et éleveurs. Les aspects  «relationnels» constituent une entrave majeure à l’adhésion des éleveurs aux campagnes de vaccination: manque de confiance vis-à-vis du personnel et des interventions déployées; mauvaise qualité des informations sur l’utilité de la vaccination, ignorance de la nomenclature locale des maladies animales; attitudes dépréciatives à l’égard des éleveurs.

La notion de réseau sociotechnique suggère d’adopter une approche inclusive de tous les différents acteurs impliqués, leurs savoirs, pratiques et contextes sociaux.

 L’intégration de réseau sociotechnique permet de dépasser les clivages et les formes de hiérarchisation entre formes de savoirs et pratiques.  Elle invite à adopter une approche inclusive des différents acteurs, de leurs savoirs, pratiques et contextes socioculturels. Cette approche propose de se focaliser dans la santé animale  sur la compréhension des dynamiques et la promotion d’interactions au sein des réseaux sociotechniques pour améliorer l’efficacité de la lutte contre les principales pathologies.

Qui sont les acteurs ?

Les réseaux sociotechniques de la santé animale au Sahel incluent le vétérinaire public et privé, les auxiliaires, les organisations professionnelles d’éleveurs, les vendeurs de médicaments, les figures endogènes aux sociétés pastorales (référents politiques et religieux.

Les figures dépositaires de savoirs spécialisés et responsables d’activités stratégiques dans le domaine de l’élevage praticiens spécialistes de la santé animale, représentants des groupes d’éleveurs s’ajoutent aux catégories d’acteurs.

Comment impliquer les acteurs du réseau sociotechnique de la santé animale dans les initiatives en faveur du cheptel ?

Plusieurs actions peuvent faciliter une meilleure intégration entre les différents acteurs des réseaux sociotechniques de la santé animale. Cela comprend entre autres l’attention portée aux institutions et aux coutumes des groupes socioculturels concernés, la capacité de communication autour des actes effectués et une maitrise de la nomenclature locale des principales maladies animales; la continuité et la qualité des interactions entre personnel soignant et bénéficiaires; l’importance de préparer avec soin les interventions de santé animale incluant des figures endogènes aux groupes ciblés; l’implication des organisations des producteurs à la fois au niveau local que national dans l’élaboration et la mise en œuvre des interventions de santé animale.

Dans le cadre du PRAPS, tous ces acteurs ont été identifiés et sensibilisés sur leur contribution dans la préservation et la consolidation des revenus des pasteurs et agropasteurs du Sahel. Les efforts déployés par le PRAPS ont en effet contribué non seulement à améliorer leurs compétences mais également leur relation sur le terrain. 

Leur adhésion et leur forte participation ont permis au PRAPS d’atteindre un record inédit en termes de vaccination du bétail dans la région. Plus de 2 671 74 650 animaux ont été effectivement vaccinés dans les six pays d’intervention du PRAPS dont 117 605 323 têtes de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine(PPCB)  et 149 569 327 têtes de petits ruminants contre la peste des petits ruminants  (PPR).

L’amélioration de la reconnaissance et de l’implication de tous les acteurs des réseaux sociotechniques de la santé animale est nécessaire car la lutte contre les principales pathologies exige, pour être efficace, la mobilisation d’un large éventail d’acteurs intervenant à différent titre dans la santé animale.

La santé animale reste un bien public et un enjeu partagé entre tous les acteurs du développement pastoral.

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