6 années durant, le PRAPS a fait de l’Amélioration de la santé animale au Sahel une priorité

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« Le parc de vaccination de Rayan est situé entre 5 villages, ce qui en fait un pôle d’affluence, sauf qu’aujourd’hui une bonne partie du bétail est en transhumance. Grâce au PRAPS, les maladies telles que la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), la peste des petits ruminants (PPR) ou encore la pasteurollose ont  été éradiquées  car les vaccins et les médicaments sont disponibles  et accessibles.  Oui nous sommes heureux et fiers car avec l’appui du PRAPS, environ plus de 3 millions de vaccins sont mobilisés pour la campagne nationale chaque année. » Inspecteurdépartemental, Mohamed Ould Imigine de  Rayan, en Mauritanie.

L’amélioration de la santé animale,  reste un des piliers majeurs de la Déclaration de Nouakchott d’octobre 2013, justifiant ainsi de l’importance du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS). Ladite Déclaration met en avant l’importance des appuis à apporter aux services de santé animale dans la perspective de l’amélioration des conditions de vie des pasteurs et agro pasteurs.

L’élevage joue en effet, un rôle central dans l’économie des pays ouest-africains et sahéliens, avec une contribution au PIB agricole allant parfois jusqu’à 44 %,(CEDEAO, OCDE,CSAO : 2008) mais le secteur est confronté à diverses maladies animales qui fragilisent sa contribution à la lutte contre la pauvreté.

La situation sanitaire du cheptel est caractérisée par la présence de certaines maladies transfrontalières qui apparaissent sous forme de foyers épidémiques causant dans la plupart de cas des pertes économiques importantes particulièrement dans le système d’élevage pastoral.

 Lancé en octobre 2015 à Bamako, le PRAPS s’est considérablement investi dans l’amélioration de la santé animale dans les six (6) pays de son champ d’intervention : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad et au niveau régional.

La première composante du projet, « Amélioration de la santé animale » dont la coordination régionale est assurée par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) à travers le Centre régional de santé animale de Bamako (CRSA) vise à soutenir et renforcer de manière durable l’efficacité des services vétérinaires nationaux. Cela passe entre autres par l’amélioration de leurs capacités de surveillance et de lutte contre les principales épizooties transfrontalières qui touchent les grands et petits ruminants. Elle s’enracine sur deux sous composantes :

  • Amélioration des infrastructures et renforcement des capacités des Services vétérinaires nationaux, centraux et déconcentrés ;
  •  Appui à la surveillance et au contrôle des maladies prioritaires et des médicaments vétérinaires.

Le Sahel est soumis à une mobilité animale intense (transhumance, commerce) qui favorise la diffusion des maladies infectieuses animales. La région sahélienne a été confrontée à des crises sanitaires majeures à la suite de l’introduction de maladies notamment la péripneumonie contagieuse bovine  et  la Peste  des petits ruminants .

Pourtant, les services vétérinaires dans les zones pastorales enclavées du Sahel et dans les espaces transfrontaliers, qui devraient faire face à ces crises demeurent faibles en capacités, peu accessibles et perçus parfois comme coûteux par les éleveurs. Ceux-ci préfèrent souvent recourir aux pratiques locales de soin et aux médicaments vétérinaires contrefaits qui sont largement diffusés et utilisés sans aucun contrôle.

Pour pallier ces différents problèmes qui affaiblissent la performance du secteur, le PRAPS a accompagné, six (6) années durant, les six pays du Sahel dans la fourniture des services vétérinaires de qualité. L’intervention du PRAPS  au 30 juin 2021 s’est traduite par l’appui à la planification et à la mise en œuvre des campagnes de vaccination contre la péri pneumonie contagieuse bovine (PPCB) et  la peste des petits ruminants (PPR) . En effet, 267 174 650 animaux vaccinés dont 117 605 323 têtes de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine(PPCB)  et 149 569 327 têtes de petits ruminants contre la peste des petits ruminants  (PPR).

Les appuis diversifiés dont ont bénéficié Les Directions Générales et nationales des pays du PRAPS ont contribué à l’élaboration et à la mise à jour des plans nationaux stratégiques (PNS) pour la Peste des petits ruminants (PPR).

Tous les pays disposent de modèle de simulation à jour et de base de données budgétaires associées qui doit leur permettre d’actualiser facilement leur PNS PPR et PPCB et de suivre l’évolution de leur financement ;

Un des grands challenges relevés par le PRAPS  reste l’acquisition d’un Lyophilisateur pour la fabrication de vaccins  au  profit de l’Unité de production de vaccins de l’ISRA au Sénégal.

 D’un coût de 2 milliards de F CFA environ, dont 1,8 milliard financé par le PRAPS-SN et 150 millions par l’ISRA, le système intégré de lyophilisation permet, en effet, à l’ISRA de quintupler sa capacité de production de vaccins et de couvrir entièrement les besoins nationaux et même de servir les pays africains importateurs de vaccins.

Le renforcement des capacités des agents vétérinaires (formations continues et diplômantes) est resté un maillon fort en vue de l’amélioration des services en matière de santé animale

S’agissant notamment de la PPCB et la PPR, les techniciens de la santé animale évaluent aujourd’hui  avec précision l’état d’avancement des enquêtes de séromonitoring.

Ils ont par ailleurs l’expertise technique pour le déploiement et l’exploitation des bases de données  via Kobo ToolBox (KBT) .

Depuis 6 années, grâce à l’intervention du PRAPS, les 6 pays du projet sont compétents pour établir l’état d’avancement des campagnes de vaccination contre la PPR et la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB)

A cela s’ajoute la construction et la réhabilitation des infrastructures vétérinaires. Au total, 148 Unités vétérinaires dans les zones pastorales et transfrontalières, 365 parcs à vaccination, des centaines de véhicules tout-terrain et des motocyclettes ont été offerts aux directions nationales des services vétérinaires des six pays afin de rendre plus efficaces leurs interventions et rapprocher les services des communautés  pastorales.

 Pour Ahmed Ould Abdawa, intérimaire du chef de village de Kraa Lahmar, en Mauritanie  et président du comité de gestion du parc composé de deux femmes et trois hommes, « l’ouvrage nous épargne désormais les 10 kilomètres que nous parcourions à chaque campagne pour faire vacciner nos troupeaux, avec les risques liés aux pertes d’animaux en cours de route ».

Hamada Ould Ahmed Saïd, l’Auxiliaire vétérinaire du village de Kraa Lahmar , formé par le PRAPS pour évoquer la mobilisation et l’appropriation des infrastructures par les bénéficiaires renchérit, « aujourd’hui, même les plus réticents apportent leurs animaux pour la vaccination, ce qui a contribué à la baisse, sinon la disparition de plusieurs maladies qui décimaient le bétail ».

Par ailleurs, le Manuel technique à l’usage du personnel de la santé animale (MUPSA) et ses trois fascicules ont été remis au pays (version papier et version électronique) ont été édités et diffusés pour faciliter l’exercice des différents métiers. Au-delà du champ d’intervention du Projet, les manuels ont fait l’objet de traduction et de vulgarisation au profit des techniciens des pays anglophones.

Pour renforcer l’adhésion des acteurs autour de l’intérêt de la composante, les pays ont organisé régulièrement des campagnes de sensibilisation au profit des pasteurs et des éleveurs sur l’importance de la vaccination du cheptel et dans le cadre de la lutte contre les médicaments vétérinaires prohibés.

Avec l’heure des bilans, le PRAPS constate avec satisfaction, l’accompagnement de qualité apporté par l’OIE  aux pays en matière d’ingénierie technique et financière pour  l’approvisionnement en vaccins. Des recommandations ont été émises à l’intention des pays pour améliorer leurs performances et les perspectives d’atteinte des résultats. Tous les pays du PRAPS ont une bonne maîtrise des procédures d’acquisition des vaccins auprès de la Banque de vaccins accréditée.

Pour la pérennisation des acquis en matière de santé animale, les pays ont bénéficié de multiples appuis du régional pour l’élaboration des plans nationaux de formation (PNF)

La productivité des troupeaux conditionne la qualité de vie et les revenus des populations humaines. La maîtrise de la santé animale est un facteur majeur de cette productivité et, par conséquent, du bien être des ménages pastoraux et des économies nationales.

Et conscient de cette réalité, le PRAPS a contribué à mettre en place un dispositif de contrôle des maladies notamment, un réseau opérationnel de surveillance épidémiologique, à organiser des campagnes de vaccination de masse et  à rendre  opérationnelles les capacités des services régionaux de santé animale. 

Somme toute, l’intervention du PRAPS  a induit une réelle  transformation des Services vétérinaires dans son champ d’intervention   et au-delà.

Un agent technique de santé animale note avec satisfaction : « Auparavant, nous ne disposions pas de voitures, mais aujourd’hui chaque département est doté d’un véhicule offert par le PRAPS pour l’acheminement des médicaments et le transport des équipes de vaccination, carburant et indemnités du personnel compris ».

Après 6 années de mise en œuvre, les acteurs du pays et du niveau régional participeront dans les semaines à venir à un atelier autour du « Bilan de la mise en œuvre du PRAPS I : pérennisation des acquis et mise en œuvre des activités du le PRAPS II ».

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