Construction et aménagement d’aires de repos du bétail par le PRAPS Mauritanie :Des haltes providentielles pour éleveurs, convoyeurs et animaux

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Aux environs d’Aghchorguitt, à quelques pas de la Route de l’Espoir (PK 237), le Projet d’Appui au Pastoralisme au Sahel-Mauritanie (PRAPS-MR) a financé la construction et l’aménagement, au niveau d’une  zone que les riverains appellent communément « Robinet », de locaux flambant neufs  et  un hangar de 120 mètres carrés pour servir  de gîte de repos et d’abris pour les  éleveurs, les propriétaires d’animaux et autres convoyeurs de bétail en transit vers les marchés à bétail terminaux  de Nouakchott… 

Fonctionnel depuis avril 2019 l’aire de repos de « Robinet » bâtie sur une surface totale d’environ 400 mètres carrés comprend,  en plus d’une salle de conservation d’intrants, une rampe d’embarquement et de débarquement des animaux, un forage fonctionnant à l’énergie solaire et six abreuvoirs. Cet espace ouvert et amenagé est devenu un point de convergence de nombreux éleveurs et convoyeurs d’animaux venus de  plusieurs coins  du pays. 

Mohamed Ould Abidine, le vieil éleveur de Tayef

«Je viens de la localité de Tayef, près de Guerrou en Assaba, et je convoie 206 têtes de moutons vers Nouakchott. L’aire de repos de Robine, c’est une providence. De l’eau, des pâturages, des locaux où nous reposer et reprendre des forces avant l’étape finale. Mes animaux arriveront à Nouakchott dans des conditions qui me permettront de les vendre à bon prix». Mohamed Ould Abidine, 70 ans, (propriétaire d’animaux, trouvé sur les lieux le jour de notre visite), exprime ainsi sa satisfaction face à cet ouvrage réalisé par le PRAPS Mauritanie. « Leur transport m’a coûté 25.000 MRU. Voyez, le camion est là-bas au bord du goudron. Le chauffeur attend que je me repose moi et mon troupeau qui vient de se désaltérer grâce à l’eau abondante fourni par le forage à énergie solaire. Nous nous sommes bien reposés, et mes moutons arriveront à Nouakchott» témoigne-t-il. Avant de poursuivre, «sincèrement, cet ouvrage est une véritable providence pour nous, notre bétail et pour les convoyeurs». 

Se rappelant du passé, il déclare que cet espace était dépourvu de toute infrastructure. Il n’y avait pas de rampe d’embarquement ou de débarquement des animaux, ni de point d’eau, ni de locaux où s’abriter durant les périodes de fortes intempéries, comme les pluies, les vents de sable ou les fortes chaleurs. Le septuagénaire, originaire du Chargh mauritanien, et qui est encore tenace comme l’arbuste du désert, tient bon sa pratique d’élevage.

 Malgré son âge  avancé, il arrive encore à  supporter la pénibilité des  longs voyages. Pour lui, se reposer dans cette  aire de repos, avant de (re)mettre sur le cap sur Nouakchott, est « une tradition voire un passage obligé.  Car la route qui mène à la capitale est longue et pénible. Il a un impact négatif sur nous et les animaux, mais  heureusement, dit-il,   l’aire de repos est là pour nous soulager  de la fatigue».

Mohamed Moustapha Ould Babe, gérant de l’aire de Repos de Robine

Originaire d’Aghchorguitt, la quarantaine environ, Moustapha Ould Bah, est le gérant de l’Aire de Repos de Robine, depuis avril 2019.Il a été désigné pour gérer l’aire de repos par le comité de gestion de l’infrastructure mis en place avec la municipalité d’Aghchorguitt et les services techniques déconcentrés du MDR dans la wilaya du Brakna. Auparavant, il avait travaillé pendant une trentaine d’années comme gérant d’un forage situé  non loin de là mais qui n’est plus fonctionnel. «J’aime mon métier. Je viens ici le matin, et je reste là jusqu’à 15 heures et je rentre. Pendant les périodes de fête, je travaille davantage pour servir les éleveurs de passage. Je leur ouvre les robinets ainsi que les bâtiments de repos, pendant que leurs animaux broutent l’herbe alentour». Pour nous signifier l’importance de cette aire de repos du bétail, il nous explique : «nous recevons jusqu’à 30 camions par jour particulièrement  pendant les grandes fêtes du Id Al Fitr et Id Al Adha. Les animaux viennent de Fassala, Djiguenni, Timbédra, et d’autres localités lointaines des deux Hodhs et de l’Assaba ». 

Selon le Directeur technique du PRAPS-MR, M. Mohamed Vadel Néma, «  la construction des aires de repos  de Faam Lekhreydhat (commune de Aghorat, wilaya de l’Assaba), et celle de Robine (commune d’Aghchorguitt, wilaya du Brakna) répond à un réel besoin. «Car l’emplacement des principales zones pastorales par rapport aux débouchés implique que les animaux sur pied sont convoyés sur des axes de commercialisation qui sont relativement longs. L’absence d’aires ou de gîtes de repos aménagés le long de ces axes ne permet pas de maximiser le poids vif et l’embonpoint des animaux pour une meilleure valorisation dans les marchés terminaux». Avant d’ajouter : « Il est prévu de renforcer les intrants par la mise à disposition sur place de produits vétérinaires et d’aliment de bétail. Les lieux pourront également attirer plusieurs activités, comme le commerce, la restauration et des services de Michelin etc..»

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