Santé animale : PRAPS et OIE, même combat

La nourriture, l’eau et la santé sont les trois piliers d’un élevage productif, porteur d’emplois et de revenus. Pour produire toujours plus de lait, de viande et d’œufs, l’élevage au Sahel souffre essentiellement du déficit pluviométrique certainement, de la pauvreté du tapis herbacé sûrement, des maladies animales, sans aucun doute. Pour faire face à ces fléaux, le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS) a fait de la santé animale, son cœur de métier. A l’heure du bilan, l’Hôtel « Les Filaos » de Saly Portudal, a abrité du 27 septembre au 1er octobre 2021, la 7è édition des réunions de concertation des Composantes Santé animale du PRAPS sur le thème : « Etat d’avancement de la mise en œuvre du PRAPS I : pérennisation des acquis et perspectives pour le PRAPS II. »

Pour le Centre régional de santé animale de l’OIE à Bamako, organisateur de cette rencontre, il a été question, essentiellement, de faire le point sur les réalisations des composantes santé animale dans les pays, notamment par rapport à l’atteinte des objectifs des indicateurs de résultats de la composante santé animale ; d’identifier les possibilités pour renforcer les acquis en vue de leur pérennisation et d’échanger sur les préparatifs du lancement des activités du PRAPS2.

En somme cette réunion a permis de mesurer l’état d’avancement de la mise en œuvre des plans nationaux d’éradication de la PPR et du contrôle de la PPCB ainsi que les difficultés, en identifiant les points forts et les points faibles : organisation de campagnes de vaccination, acquisition de vaccins, surveillance épidémiologique, mise en place de bases de données, séromonitoring et utilisation de la plateforme KoboToolBox (KTB). L’atelier a été également l’occasion saisie pour informer et sensibiliser les acteurs de la santé animale sur la révision en cours de la stratégie mondiale de contrôle et d’éradication de la PPR à l’horizon 2030, sous l’égide de la FAO et de l’OIE.

L’état des lieux des programmes de formation nationale et régionale réalisée dans le cadre du PRAPS a également été au menu de la rencontre. De plus, la réunion s’est longuement intéressée à l’état d’avancement de la mise en œuvre des campagnes de vaccination 2020/2021. Les difficultés rencontrées dans l’acquisition de vaccins avec diluant, le marquage des petits ruminants ou le contrôle de la qualité de vaccins contre la PPR et la PPCB, ont également été partagées. Dans un contexte de raréfaction des ressources et de diversification des partenaires, il a surtout été question de développer des synergies et de partager des expériences, en développant des partenariats avec d’autres projets actifs dans le domaine de la santé animale à l’image du REDISSE (Programme de renforcement des Systèmes de surveillance des maladies en Afrique de l’Ouest, du Projet de renforcement des capacités  et surveillance des maladies hémorragiques virales (EBO-SURSY),  du Projet de professionnalisation des para-professionnels vétérinaires (P3V).

A l’issue de cinq jours de présentations et de discussions fructueuses, des recommandations fortes sont été formulées. Il s’agit, pour l’essentiel, de :

  • l’uniformisation des protocoles de séromonitoring mis en œuvre par les pays ;
  • la réalisation d’enquêtes de séromonitoring annuelle pour la PPR et bi-annuelle pour la PPCB comme recommandé par les experts et inscrit dans le les Costab.
  • la planification des enquêtes de séromonitoring pour permettre aux laboratoires d’anticiper sur la commande des kits de diagnostic ;
  • le renforcement des capacités des laboratoires nationaux en réactifs pour le contrôle de qualité des vaccins ;
  • la formulation d’une requête auprès du fabricant de kits de diagnostic ELISA PPCB en faveur du maintien de la production ;
  • la mise en œuvre des PNS PPR et PPCB après leur validation au niveau national ;
  • la planification au niveau des budgets des États d’autres ressources pour le financement des PNS afin que les objectifs de contrôle et d’éradication soient atteints ;
  • la prévision dans les PNS de fonds pour la prise en charge de la surveillance épidémiologique qui est un élément important pour l’éradication et le contrôle des maladies ;
  • le respect des bonnes pratiques dans la mise en œuvre des campagnes de vaccination PPCB et PPR ;
  • l’amélioration du taux de marquage des animaux vaccinés à travers la sensibilisation des éleveurs ;
  • l’harmonisation des système de marquage ;
  • la réalisation du contrôle des vaccins sur toute la chaîne de distribution afin de s’assurer de la qualité des vaccins utilisés.

Enfin, les cinq jours de travaux ont permis aux experts de partager leurs connaissances sur la PPR, la PPCB, l’outil PMAT et l’élaboration des protocole d’enquête. Il a également permis aux pays de faire l’état d’avancement de la mise en œuvre du PRAPS 1 et de partager leurs expériences afin de les capitaliser pour le PRAPS 2.




PRAPS-1 : viatique santé animale pour le PRAPS-2

Près de 40 acteurs de premier plan des services vétérinaires des pays du PRAPS y compris les Secrétaires généraux des ministères en charge de l’Elevage et les Directeurs délégués de l’OIE ont pris part à la 7è réunion de concertation des Composantes Santé animale du PRAPS sur le thème : « Etat d’avancement de la mise en œuvre du PRAPS I : pérennisation des acquis et perspectives pour le PRAPS II. »

La cérémonie d’ouverture de la rencontre a été présidée, au nom d’Aly Saleh Diop, Ministre sénégalais de l’Elevage et des Productions animales, par le Dr Mamadou Ousseynou Sakho, Secrétaire général dudit Département. Dans son adresse aux participants, le Dr Sakho a d’abord tenu à exprimer la profonde gratitude du Gouvernement du Sénégal à l’égard de la Banque mondiale et du CILSS pour leur appui constant. Il a ensuite salué l’accompagnement de la Coordination régionale de l’OIE dans le renforcement des capacités, la coordination et l’harmonisation des programmes de santé animale dans les pays bénéficiaires du PRAPS. Le Dr Sakho voit, à travers cette activité, un excellent moyen de « sauvegarder l’amélioration des productions animales et la productivité qui jouent un rôle majeur dans la sécurité alimentaire, la nutrition, la création de revenus et d’emplois. »

Pour sa part, la Docteure Caroline Planté, TTL du PRAPS à la Banque mondiale, a tenu à faire parvenir un témoignage fort aux participants à cette rencontre. Pour Mme Planté, « le PRAPS est l’un des premiers projets de la BM à avoir redonné une place aussi importante à la santé animale, en lui dédiant une composante et lui assurant un financement substantiel de l’ordre de 20% lors de son approbation. » Et elle préconise de faire un bon usage des leçons tirées de la première phase dans la mise en œuvre de la seconde phase. Et pour cause, elle estime, entre autres, qu’une plus grande attention doit portée à l’efficacité et l’impact des actions, dont la preuve sera fournie notamment par les résultats des activités de surveillance. De plus, les problématiques du médicament vétérinaire, de l’antibiorésistance et de la santé publique vétérinaire vont revêtir une grande importance sur le PRAPS-2. Par conséquent la Dre Planté plaide pour un renforcement holistique des capacités des SV tout au long de la mise en œuvre du Projet devra. 

Auparavant, le Pr Idriss Oumar Alfaroukh a rappelé le contexte de la naissance du PRAPS dont l’historique est lié aux déclarations prises lors des colloques internationaux sur l’élevage pastoral tenu à Ndjamena en mai 2013 et à Nouakchott en octobre 2013. Le Projet a été ainsi porté sur les fonts baptismaux avec une forte volonté politique d’asseoir un pastoralisme sans frontière dont l’un des messages principaux est de se mobiliser « pour un pastoralisme sans frontière. » Mais pour relever ces défis, a estimé le Pr Alfaroukh, il faut vaincre les deux maladies redoutables que sont la Peste des petits ruminants (PPR) et la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) qui contribuent à appauvrir les populations pauvres du Sahel.

Aujourd’hui, a encore soutient le Pr Alfaroukh, « grâce aux efforts conjugués des pays et des partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE), nous avons le droit d’espérer que les services vétérinaires se renforcent davantage à travers l’amélioration des infrastructures, la fourniture d’équipements vétérinaires, la relance du dispositif de surveillance épidémiologique, l’appui à l’installation des vétérinaires privés, la lutte contre les maladies et la formation initiale et continue des agents des services vétérinaires. » Le Challenge actuel des pays sahéliens et notamment du PRAPS, est de participer activement au grand défi mondial d’éradication de la PPR et de limiter les contraintes liées à la santé animale. Dans ce cadre, le Pr Alfaroukh a apporté l’appui de l’OIE à travers la disponibilité de sa Directrice générale, la Dre Monique ELOIT pour l’atteinte des objectifs au niveau national et mondial en matière de santé animale.




‘’One Health’’: une approche combinant santé humaine et animale et l’environnement pour des interventions efficientes et durables en santé animale au Sahel.

Les maladies animales, notamment, la Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et la Peste des petits ruminants constituent de réelles menaces pour le cheptel sahélien. Et pourtant des vaccins pouvant contrer l’évolution de ces maladies sont disponibles attendant un plus grand engouement pour les campagnes de vaccination contre ces maladies animales. Au cours des ETP-3 les réflexions ont convergé vers l’approche ‘’One Health’’. Le concept ‘’ One Health ‘’ est défini comme une « approche collaborative, multisectorielle et transdisciplinaire, le travail étant réalisé sur le plan local, régional, national et mondial, pour obtenir des résultats optimaux en matière de santé et de bien-être, tout en reconnaissant les interconnexions entre les personnes, les animaux, les plantes et leur environnement commun » (One Health Commission 2019). Cette approche , propose de considérer et de traiter en parallèle la santé humaine et la santé animale (animaux d’élevage, de compagnie et faune sauvage), en reconnaissant un lien fort entre santé et environnement et la démonstration de la valeur ajoutée d’une collaboration entre ces différents secteurs.

Le PRAPS a ainsi recommandé cette approche à tous les six pays afin de susciter l’adhésion des pasteurs et agropasteurs à la lutte contre les maladies animales.

De manière générale, ces dernières années, cette approche bénéficie d’une place de choix croissante au regard des résultats concrets de terrain. En effet, les populations pastorales ont pendant marginalisées dans l’accès aux services sociaux de base dont la santé. Par ailleurs, les perceptions locales de la santé humaine et animale sont similaires. Les éleveurs déterminent étroitement les actions entreprises et les relations aux dispositifs de santé animale. Les différentes cultures et les formes d’organisation sociale jouent ainsi un rôle central et doivent être étudiées et mieux comprises par tous les acteurs impliqués.

Les approches qui mettent en leur cœur le concept ‘‘One Health’’ favorisent les échanges transdisciplinaires entre sciences médicales, naturelles et sociales, et une attitude inclusive vis-à-vis des pratiques et des réseaux sociotechniques locaux.

Une meilleure compréhension réciproque entre les professionnels et les institutions en charge de la santé publique et les bénéficiaires, dans ce cas , les pasteurs, représente un préalable à toute amélioration de l’efficacité des dispositifs de santé animale et humaine.

Plusieurs interventions y relatives sont mises en œuvre dans les pays membres du PRAPS. Leur mode de fonctionnement consiste dans la constitution d’équipes mobiles mixtes médicale et vétérinaire. Les équipes mobiles opèrent grâce  aux financements de projets mais sont connectées aux services publics de santé humaine et animale et à leurs instances de gouvernance (Comités de gestion des Centres de Santé Communautaires des communes concernées). Des tournées mensuelles sont menées dans les zones rurales reculées, en tenant compte des itinéraires de mobilité des éleveurs. Des relais formés auprès des bénéficiaires assurent les activités de communication et de sensibilisation, les soins courants et la distribution de médicaments de base entre une tournée et l’autre. Les résultats affichés sont intéressants : l’accès aux soins, les taux de couverture vaccinale et les activités de surveillance épidémiologiques résultent nettement améliorés. Ces démarches sont appréciées par les populations pastorales marginalisées qui voient dans la mise en place d’un dispositif de santé à leur bénéfice la reconnaissance de leur citoyenneté.

Dans les zones pastorales les plus reculées du Sahel et dans les espaces frontaliers où l’analphabétisme est dominant avec un accès limité à l’information et aux services sociaux de base, l’approche ‘’One Health’’ devient utile pour contribuer à la fois à l’amélioration de la santé humaine et animale. Le PRAPS se félicite  des résultats probants affichés dans la région grâce à ses interventions.

Dans le cadre de l’intervention du PRAPS, l’OIE / CSRA qui appuie le projet dans la coordination du projet a élaboré Une Mallette ou Boîte à outils pédagogique en ligne et en copies dure sur la santé animale en version française et anglaise pour accompagner les acteurs d’élargir sa diffusion et son utilisation pour les services vétérinaires d’Afrique.

Développée par des experts de l’UMR ASTRE, celle-ci est composée de quatre documentation, un manuel pour le personnel de santé animale (le MUPSA), un kit pédagogique, des fiches sur les maladies animales prioritaires et un guide de l’utilisateur.

La Mallette pédagogique « Animal Health » comprend :

Le Manuel à l’Usage du Personnel de Santé Animale (M.U.P.S.A) constitue un support de formation continue et un outil de référence pour le terrain. Il contient cinq parties organisées autour des principaux domaines de la santé animale. Chaque partie détaille de manière simple et imagée les notions importantes à connaître pour l’exercice quotidien des missions des agents communautaires, des para vétérinaires et des vétérinaires privés et/ou publics intervenant dans les pays du Sahel. Les rôles de chacun de ces acteurs, la reconnaissance des maladies animales prioritaires et les techniques de santé animale de base sont expliqués dans cet ouvrage.

Les Fiches Maladies Animales Prioritaires de reconnaissance de 27 maladies et syndromes contenues dans le M.U.P.S.A sont également proposées en édition indépendante. Chacune d’entre elles propose un résumé clair, pratique et illustré pour optimiser la reconnaissance des signes cliniques des maladies animales prioritaires du Sahel et les conduites à tenir face à celles-ci par le personnel de santé animale.

Le Kit Pédagogique est constitué de 8 fiches pratiques sur les méthodes et techniques pédagogiques actives. Il est prévu à l’intention des formateurs qui déploieront la Mallette Pédagogique Santé Animale PRAPS sur le terrain lors de sessions de formation et de sensibilisation du personnel de santé animale.

Le Guide d’Usage explicite les objectifs de la Mallette Pédagogique Santé Animale PRAPS et détaille les acteurs, les contenus, les publics cibles et les situations d’apprentissage dans lesquelles les formateurs pourront la déployer.

Cette boîte à outils établit un lien avec de nombreux sujets et projets de l’OIE, tels que l’éducation vétérinaire, les para professionnels vétérinaires, les médicaments vétérinaires, la résistance aux antimicrobiens (RAM), certaines maladies spécifiques et plus.

La mallette pédagogique PRAPS a été adaptée à l’Océan Indien  dans le cadre du Projet TROI et est disponible en version française, avec une mise à jour des maladies prioritaires (30 et non plus 27) grâce à une construction participative avec les partenaires de la zone.

Aujourd’hui, l’approche One Health se déploie au regard de ses avantages, dont le recours  à la  manière appropriée de gestion des risques complexes présents chez  l’Homme, les animaux et l’environnement, principalement dans les pays du Sud.

La mise en œuvre l’approche One contribue à améliorer les moyens de subsistance des communautés vulnérables dans les pays du Sud et d’accroître leur résilience sur la base de relations saines entre les personnes, les animaux et l’environnement

Pour rendre performante et pertinente, l’approche ‘’ One Health’’ il convient de diversifier  les partenariats entre plusieurs secteurs de développement et entre les différentes catégories de parties prenantes avec un focus sur les communautés locales et les organisations de producteurs,  dès la planification des actions de développement  de leur mise en œuvre et de l’évaluation des stratégies de développement.  




La vaccination dans le PRAPS une approche garantie pour améliorer la santé animale au Sahel

Dans le cadre de la sous composante 2 de ce volet du projet, ‘’ Appui à la surveillance et au contrôle des maladies prioritaires et des médicaments vétérinaires’’, le PRAPS tout au long de ses six (6) années a mis en œuvre des initiatives qui ont contribué à réduire la prévalence des maladies régionales essentielles (en particulier la péri-pneumonie contagieuse bovine et la peste des petits ruminants) dans la région du Sahel. Des campagnes de vaccination à l’échelle régionale contre ces différentes maladies animales ont été faites avec succès grâce à l’adhésion des bénéficiaires  et à leur appropriation des activités du projet.

L’intervention du PRAPS dans le domaine de la santé animale s’appuie sur le constat unanime d’un déficit important  entres autres dans le financement des activités de santé animale qui se répercute négativement sur les capacités d’épidémio-surveillance, de planification, d’intervention opérationnelle contre les maladies, de contrôle des médicaments vétérinaires et de la sécurité sanitaire des aliments. Un autre grand facteur limitant de l’efficacité des services vétérinaires nationaux des pays sahéliens est le faible niveau de confiance entre les techniciens de la santé animale, et les pasteurs.

En effet, dans la ligne de mire du PRAPS se trouvent deux grandes maladies animales à éradiquer, la  PPCB et la  PPR, principaux fléaux en termes de santé animale dans les pays sahéliens

Dans le but de réduire le taux de prévalence de ces maladies animales préjudiciables aux sources de revenu des pasteurs et agropasteurs et aux économies des pays sahéliens, le PRAPS a initié des  campagnes de vaccination à l’échelle nationale pour sécuriser les revenus des ménages de pasteurs et agropasteurs dans un élan d’intérêt régional.

Pour garantir la durabilité de ses interventions, le PRAPS a d’abord suscité l’adhésion des pasteurs, agropasteurs et organisations professionnelles à travers des sessions de sensibilisations.

Par ailleurs, les directions nationales des services vétérinaires des six (6) pays du projet : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal Tchad, ont été soutenus dans la conception et dans la mise en œuvre des campagnes de sensibilisation. Ce soutien a abouti à: l’élaboration de messages clés de sensibilisation pasteurs et agropasteurs et des éleveurs, la production et la diffusion de spots en plusieurs langues nationales des spots et des sketches radiophoniques produits dans les langues nationales  et diffusés sur les radios communautaires et l’utilisation des réseaux sociaux, notamment WhatApp, des supports crypto visuels notamment des affiches géantes et des dessins pédiculés qui abordent plusieurs thématiques liés à la santé animale ont été produits. Tous ces outils, largement diffusés dans les zones pastorales les plus reculées du Sahel avec une forte participation des organisations professionnelles ont permis de déconstruire chez les bénéficiaires du projet, les préjugés et stéréotypes qui limitaient leur participation aux campagnes de vaccination du bétail.

Ainsi, plusieurs campagnes de vaccination à l’échelle régionale contre la PPR et la PPCB ont été organisées chaque année avec succès pour renforcer la santé du cheptel et sécuriser les moyens d’existence des ménages pastoraux.

Le PRAPS c’est également le marquage des Petits ruminants lors des campagnes de de vaccination . Mariéta BA, 45 ans, village de Bounama Yelour au Sénégal, bénéficiaire de la vaccination avec marquage au trèfle se prononce sur les bénéfices insoupçonnés da la vaccination :« Depuis que j’ai commencé à vacciner, les décès ont baissé de 20 animaux environ par an, à deux ou trois. C’est un gros bénéfice que je veux d’autant plus consolider que le vaccin est presque gratuit. C’est pourquoi, j’encourage tous les éleveurs à faire vacciner leurs bêtes avant le départ pour la transhumance. Ainsi, on protège nos animaux en zone de départ et on protège les animaux des zones d’accueil. »

La qualité des médicaments vétérinaires reste toujours d’actualité pour une santé animale durable. Ainsi, un programme de surveillance de la qualité des médicaments vétérinaires a également été mis en place. Tout comme pour faire de la vaccination du bétail, une réalité,   des campagnes de sensibilisation et des formations des pasteurs et agro-pasteurs ont été organisées avec pour objectif d’accroître leur participation à la surveillance et au contrôle des maladies animales mais surtout à adopter de bonnes pratiques.

Dans la même veine, des efforts ont été faits pour améliorer les relations entre agents vétérinaires et éleveurs, jusque-là caractérisées par la méfiance. La confiance dans le domaine du pastoralisme et de façon spécifique dans les rapports  entre techniciens et pasteurs reste fondamentale.

Outre ces actions, le PRAPS a accompagné et soutenu l’installation d’unités de contrôle par l’achat d’équipements et matériel de laboratoire, la formation des cadres et la prise en charge d’une assistance technique internationale dans les six pays.

L’engagement du PRAPS en faveur de la santé animale dans la région du Sahel a permis de vacciner plus de 260 millions d’animaux contre la PPCB et la PPR  dans une dynamique continue d’offrir de meilleurs services en vue de sécuriser les revenus des pasteurs.




6 années durant, le PRAPS a fait de l’Amélioration de la santé animale au Sahel une priorité

« Le parc de vaccination de Rayan est situé entre 5 villages, ce qui en fait un pôle d’affluence, sauf qu’aujourd’hui une bonne partie du bétail est en transhumance. Grâce au PRAPS, les maladies telles que la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), la peste des petits ruminants (PPR) ou encore la pasteurollose ont  été éradiquées  car les vaccins et les médicaments sont disponibles  et accessibles.  Oui nous sommes heureux et fiers car avec l’appui du PRAPS, environ plus de 3 millions de vaccins sont mobilisés pour la campagne nationale chaque année. » Inspecteurdépartemental, Mohamed Ould Imigine de  Rayan, en Mauritanie.

L’amélioration de la santé animale,  reste un des piliers majeurs de la Déclaration de Nouakchott d’octobre 2013, justifiant ainsi de l’importance du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS). Ladite Déclaration met en avant l’importance des appuis à apporter aux services de santé animale dans la perspective de l’amélioration des conditions de vie des pasteurs et agro pasteurs.

L’élevage joue en effet, un rôle central dans l’économie des pays ouest-africains et sahéliens, avec une contribution au PIB agricole allant parfois jusqu’à 44 %,(CEDEAO, OCDE,CSAO : 2008) mais le secteur est confronté à diverses maladies animales qui fragilisent sa contribution à la lutte contre la pauvreté.

La situation sanitaire du cheptel est caractérisée par la présence de certaines maladies transfrontalières qui apparaissent sous forme de foyers épidémiques causant dans la plupart de cas des pertes économiques importantes particulièrement dans le système d’élevage pastoral.

 Lancé en octobre 2015 à Bamako, le PRAPS s’est considérablement investi dans l’amélioration de la santé animale dans les six (6) pays de son champ d’intervention : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad et au niveau régional.

La première composante du projet, « Amélioration de la santé animale » dont la coordination régionale est assurée par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) à travers le Centre régional de santé animale de Bamako (CRSA) vise à soutenir et renforcer de manière durable l’efficacité des services vétérinaires nationaux. Cela passe entre autres par l’amélioration de leurs capacités de surveillance et de lutte contre les principales épizooties transfrontalières qui touchent les grands et petits ruminants. Elle s’enracine sur deux sous composantes :

  • Amélioration des infrastructures et renforcement des capacités des Services vétérinaires nationaux, centraux et déconcentrés ;
  •  Appui à la surveillance et au contrôle des maladies prioritaires et des médicaments vétérinaires.

Le Sahel est soumis à une mobilité animale intense (transhumance, commerce) qui favorise la diffusion des maladies infectieuses animales. La région sahélienne a été confrontée à des crises sanitaires majeures à la suite de l’introduction de maladies notamment la péripneumonie contagieuse bovine  et  la Peste  des petits ruminants .

Pourtant, les services vétérinaires dans les zones pastorales enclavées du Sahel et dans les espaces transfrontaliers, qui devraient faire face à ces crises demeurent faibles en capacités, peu accessibles et perçus parfois comme coûteux par les éleveurs. Ceux-ci préfèrent souvent recourir aux pratiques locales de soin et aux médicaments vétérinaires contrefaits qui sont largement diffusés et utilisés sans aucun contrôle.

Pour pallier ces différents problèmes qui affaiblissent la performance du secteur, le PRAPS a accompagné, six (6) années durant, les six pays du Sahel dans la fourniture des services vétérinaires de qualité. L’intervention du PRAPS  au 30 juin 2021 s’est traduite par l’appui à la planification et à la mise en œuvre des campagnes de vaccination contre la péri pneumonie contagieuse bovine (PPCB) et  la peste des petits ruminants (PPR) . En effet, 267 174 650 animaux vaccinés dont 117 605 323 têtes de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine(PPCB)  et 149 569 327 têtes de petits ruminants contre la peste des petits ruminants  (PPR).

Les appuis diversifiés dont ont bénéficié Les Directions Générales et nationales des pays du PRAPS ont contribué à l’élaboration et à la mise à jour des plans nationaux stratégiques (PNS) pour la Peste des petits ruminants (PPR).

Tous les pays disposent de modèle de simulation à jour et de base de données budgétaires associées qui doit leur permettre d’actualiser facilement leur PNS PPR et PPCB et de suivre l’évolution de leur financement ;

Un des grands challenges relevés par le PRAPS  reste l’acquisition d’un Lyophilisateur pour la fabrication de vaccins  au  profit de l’Unité de production de vaccins de l’ISRA au Sénégal.

 D’un coût de 2 milliards de F CFA environ, dont 1,8 milliard financé par le PRAPS-SN et 150 millions par l’ISRA, le système intégré de lyophilisation permet, en effet, à l’ISRA de quintupler sa capacité de production de vaccins et de couvrir entièrement les besoins nationaux et même de servir les pays africains importateurs de vaccins.

Le renforcement des capacités des agents vétérinaires (formations continues et diplômantes) est resté un maillon fort en vue de l’amélioration des services en matière de santé animale

S’agissant notamment de la PPCB et la PPR, les techniciens de la santé animale évaluent aujourd’hui  avec précision l’état d’avancement des enquêtes de séromonitoring.

Ils ont par ailleurs l’expertise technique pour le déploiement et l’exploitation des bases de données  via Kobo ToolBox (KBT) .

Depuis 6 années, grâce à l’intervention du PRAPS, les 6 pays du projet sont compétents pour établir l’état d’avancement des campagnes de vaccination contre la PPR et la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB)

A cela s’ajoute la construction et la réhabilitation des infrastructures vétérinaires. Au total, 148 Unités vétérinaires dans les zones pastorales et transfrontalières, 365 parcs à vaccination, des centaines de véhicules tout-terrain et des motocyclettes ont été offerts aux directions nationales des services vétérinaires des six pays afin de rendre plus efficaces leurs interventions et rapprocher les services des communautés  pastorales.

 Pour Ahmed Ould Abdawa, intérimaire du chef de village de Kraa Lahmar, en Mauritanie  et président du comité de gestion du parc composé de deux femmes et trois hommes, « l’ouvrage nous épargne désormais les 10 kilomètres que nous parcourions à chaque campagne pour faire vacciner nos troupeaux, avec les risques liés aux pertes d’animaux en cours de route ».

Hamada Ould Ahmed Saïd, l’Auxiliaire vétérinaire du village de Kraa Lahmar , formé par le PRAPS pour évoquer la mobilisation et l’appropriation des infrastructures par les bénéficiaires renchérit, « aujourd’hui, même les plus réticents apportent leurs animaux pour la vaccination, ce qui a contribué à la baisse, sinon la disparition de plusieurs maladies qui décimaient le bétail ».

Par ailleurs, le Manuel technique à l’usage du personnel de la santé animale (MUPSA) et ses trois fascicules ont été remis au pays (version papier et version électronique) ont été édités et diffusés pour faciliter l’exercice des différents métiers. Au-delà du champ d’intervention du Projet, les manuels ont fait l’objet de traduction et de vulgarisation au profit des techniciens des pays anglophones.

Pour renforcer l’adhésion des acteurs autour de l’intérêt de la composante, les pays ont organisé régulièrement des campagnes de sensibilisation au profit des pasteurs et des éleveurs sur l’importance de la vaccination du cheptel et dans le cadre de la lutte contre les médicaments vétérinaires prohibés.

Avec l’heure des bilans, le PRAPS constate avec satisfaction, l’accompagnement de qualité apporté par l’OIE  aux pays en matière d’ingénierie technique et financière pour  l’approvisionnement en vaccins. Des recommandations ont été émises à l’intention des pays pour améliorer leurs performances et les perspectives d’atteinte des résultats. Tous les pays du PRAPS ont une bonne maîtrise des procédures d’acquisition des vaccins auprès de la Banque de vaccins accréditée.

Pour la pérennisation des acquis en matière de santé animale, les pays ont bénéficié de multiples appuis du régional pour l’élaboration des plans nationaux de formation (PNF)

La productivité des troupeaux conditionne la qualité de vie et les revenus des populations humaines. La maîtrise de la santé animale est un facteur majeur de cette productivité et, par conséquent, du bien être des ménages pastoraux et des économies nationales.

Et conscient de cette réalité, le PRAPS a contribué à mettre en place un dispositif de contrôle des maladies notamment, un réseau opérationnel de surveillance épidémiologique, à organiser des campagnes de vaccination de masse et  à rendre  opérationnelles les capacités des services régionaux de santé animale. 

Somme toute, l’intervention du PRAPS  a induit une réelle  transformation des Services vétérinaires dans son champ d’intervention   et au-delà.

Un agent technique de santé animale note avec satisfaction : « Auparavant, nous ne disposions pas de voitures, mais aujourd’hui chaque département est doté d’un véhicule offert par le PRAPS pour l’acheminement des médicaments et le transport des équipes de vaccination, carburant et indemnités du personnel compris ».

Après 6 années de mise en œuvre, les acteurs du pays et du niveau régional participeront dans les semaines à venir à un atelier autour du « Bilan de la mise en œuvre du PRAPS I : pérennisation des acquis et mise en œuvre des activités du le PRAPS II ».