Cartographie des infrastructures et réalisations du PRAPS: un outil fédérateur de suivi du projet

Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) est une initiative de six  (6) pays sahéliens: Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad.

Approuvé par le Conseil d’Administration de la Banque Mondiale le 26 mai 2015, le PRAPS financé à hauteur de 248 millions USD, est mis en œuvre sous la coordination technique du CILSS. Ses réalisations  contribuent  à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel. Son objectif de développement est: « Améliorer l’accès à des moyens et services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs dans des zones transfrontalières sélectionnées et le long des axes de transhumance dans les six pays du Sahel, et d’améliorer la capacité de ces pays à répondre à temps et de façon efficace en cas de crises pastorales ou d’urgences ».

Le PRAPS dans sa chaîne des résultats s’est engagé dans un processus de capitalisation des acquis de tous ses investissements physiques et  évènements dans les six (6) pays et au niveau régional. Dans cette perspective, le projet a mis en place une plate-forme Webmapping/Cartographie) pour faciliter le suivi de ses activités principales et infrastructures.

Le Webmapping, un outil de mesure de la performance

Le Webmapping/Cartographie est un outil conçu par le projet en 2018 pour visualiser et suivre l’évolution des infrastructures sur le terrain.

Plusieurs facteurs ont milité dans le choix et l’intégration de la cartographie dans la vie du projet. Il s’agit notamment:

  • Besoin d’harmonisation et de synergie des bases de données géo référencées entre les UCP, l’URC et la BM ;
  • Besoin d’outils de collectes harmonisés ;
  • Nécessité de visibilité et de diffusion des réalisations au niveau des parties prenantes ;
  • Besoin de faciliter et  renforcer le suivi des réalisations  et évènements dans les zones d’insécurité.
  • Objectifs initiaux
  • Mettre en place une base de données harmonisée et géo référenciée des réalisations et évènements du PRAPS ;
  • Assurer un meilleur suivi des réalisations et évènements du projet à temps réel ;
  • Renforcer la visibilité autour des réalisations et évènements ;
  • Harmoniser les pratiques en matière de collecte des données ;
  • Assurer le suivi dans les zones d’insécurité.
  • Assurer une meilleure visibilité des réalisations ;
  • Meilleure coordination des activités ;
  • Une disponibilité et une bonne mise à jour régulière des bases de données ;
  • Système de géo référencement unique et harmonisé.

Apports du PRAPS et autres opportunités

  • Financiers
  • Recrutement d’un consultant pour la conception de la Base de données
  • Organisation d’ateliers régionaux et nationaux ;
  • Acquisition d’outils de collecte (Tablettes, smartphones) ;
  • Mobilisation des frais de connexion internet
  • Méthodologiques /techniques

Description du dispositif

C’est une plateforme numérique basée sur un dispositif de collecte, centralisation, stockage sécurisé de données (Exemple : Kobotoolbox, ODK : open source) pour une représentation spatiale. Le schéma suivant donne un aperçu global du dispositif.

Dispositif de collecte et webmapping

Source : Jean Claude OUEDRAOGO

Démarche du PRAPS

Elle a été basée sur une démarche participative pour la conception autour des composantes du projet, le déploiement, la collecte des données et leur traitement. Les données sont envoyées au niveau de l’URC pour exploitation, visualisation et partage via le site web.

La conception et la numérisation des différentes fiches ont été faites en fonction des besoins thématiques d’information du PRAPS (Infrastructures d’élevage, infrastructures santé et services, Infrastructures de transformation et AGR, Aménagements pastoraux, évènements PRAPS, Points d’eau pastoraux, etc.).

Les équipes des UCP et leurs partenaires ont été formées à l’utilisation de la plateforme pour la collecte des données numériques. Les données collectées ont été régulièrement transmises à l’URC pour exploitation dans le web Webmapping.

Afin d’harmoniser les démarches dans la collecte des données, des rencontres virtuelles ont régulièrement été organisées et une formation régionale a été tenue à Ouagadougou.

Utilisation de l’outil

Les résultats du Webmapping sont diffusés sur le site web de l’URC et exploités par les parties prenantes et les décideurs. Plusieurs types d’utilisation des données pourront être faites à différent niveau :

  • la prise de décision ;
  • la communication sur les réalisations  et évènements du projet ;
  • le mapping des réalisations pour éviter les doublons dans les réalisations avec des projets partenaires.
  • la formation des équipes pays pour la collecte des données (kobocollect) terrain et gestion des bases de données kobotoolbox ;
  • l’organisation de rencontres virtuelles entre les UCP, l’URC et le consultant ;
  • les formations régionales pour l’harmonisation des concepts ;
  • Etc.

Les changements/résultats observés 

  • Innovations mises en place
  • Process / organisation & mise en œuvre des activités
  • Productions (qualité, quantité, diversification, etc.)
  • Clientèle (profil, taille, diversité, etc.)
  • Revenus (taux d’accroissement)
  • Etc.

L’implication de toutes les Unités de Coordination du Projet (UCP) dans la gestion du webmapping et l’intérêt des partenaires au développement reste un facteur de satisfaction.

Pour de plus amples informations: http://praps-webmapping.cilss.int/




Investir dans les infrastructures vétérinaires et la logistique pour sécuriser la santé animale et garantir les revenus des ménages pasteurs

Le PRAPS proche de ses bénéficiaires et des techniciens pour une performance continue dans la santé animale

‘’ …il y a de cela quelques temps, nous avions été informés que nous bénéficierons d’un parc de vaccination et suite à cette information nous avons été formés pour pouvoir gérer le parc et effectivement aujourd’hui, ce parc est une réalité. Nous sommes contents de la réalisation du parc de vaccination au profit du village.

Nous rendons grâce à Dieu et nous remercions grandement le PRAPS-BF, ce projet qui aujourd’hui nous a permis de bénéficier de ce parc qui va nous soulager énormément.

Auparavant, nous faisions 15 km pour aller vacciner nos animaux et avec la réalisation de ce parc, c’est une distance de gagnée et ce temps qui est gagné en distance, nous permettra de nous consacrer à autre chose et de pouvoir vacciner sur place. Nous disons merci au PRAPS-BF et à tous ceux qui accompagnent ce projet pour mettre à notre disposition l’ensemble des infrastructures qui nous permettront d’atteindre nos objectifs, mais surtout, de pouvoir survenir à nos besoins tels que se soigner, scolariser nos enfants grâce aux produits de la vente des animaux bien portants ‘’. SAWADOGO Saïdou, Président du Conseil Villageois de Développement (CVD) à Somiaga, Province du Yatenga, Région du Nord, Burkina Faso

L’amélioration de la santé animale dépend de la qualité,  la disponibilité et l’accessibilité des services vétérinaires mais aussi de la qualité des infrastructures vétérinaires disponibles. Or les moyens affectés par les gouvernements pour le fonctionnement des services vétérinaires dans la région du Sahel ne peuvent pas couvrir les besoins et attentes pour mener à bien leurs missions de surveillance et de contrôle des maladies infectieuses.

L’intervention du PRAPS dans ce domaine contribue à soutenir les actions de ses pays membres . Cela, en comblant le gap lié à la défaillance ou à l’inexistence des infrastructures appropriées pour l’atteindre les Objectifsde développement durable (ODD) de l’Agenda 2030. D’importantes ressources techniques et financières ont été mobilisées pour moderniser les infrastructures vétérinaires dans les six pays concernés par le PRAPS et rapprocher les services vétérinaires des communautés pastorales.

Ces infrastructures sont capitales dans la fourniture des services vétérinaires de qualité. Cependant, les moyens affectés pour le fonctionnement de ces services dans la région du Sahel restent insuffisants quoique la demande demeure forte malgré. Il est à noter que l’amélioration des revenus des ménages pasteurs et agropasteurs reste tributaire de la qualité de la santé de leur bétail d’où le rôle incontournable des services vétérinaires.

La situation liée aux services et infrastructures vétérinaires dans la région est caractérisée par :

– l’appauvrissement des ressources humaines tant en quantité qu’en qualité (phénomène du vieillissement des cadres dans de nombreux pays);

– le nombre insuffisant des infrastructures et leur degré de vieillissement tant au niveau central que déconcentré (poste vétérinaires, poste frontaliers, parcs de vaccination, etc.);

– un déficit chronique en équipements divers (moyens logistiques, équipements techniques, matériel informatique, équipements de laboratoire, etc.);

– des dotations faibles ou parfois même inexistantes en moyens de fonctionnements (consommables divers, frais de mission, etc.).

Le PRAPS, conscient que l’amélioration de la santé animale repose entre autres sur la qualité des infrastructures vétérinaires s’est investi ces six dernières années dans la construction et ou la réhabilitation des infrastructures vétérinaires (postes vétérinaires, parcs de vaccination) dans les six pays concernés par le PRAPS : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad.

De plus, tous les pays PRAPS ont bénéficié d’appuis techniques en vue de l’utilisation des nouvelles technologies (KobotoolBox), d’ équipements pour une gestion plus efficace et fiable des données épidémiologiques et la mise en place du dispositif de marquage des animaux vaccinés contre la PPR pour optimiser les moyens et assurer une bonne couverture vaccinale.

Au total, 365 parcs de vaccination et 148 unités vétérinaires ont été entièrement construits ou réhabilités. Pour Monsieur GAMBO Mamadou, Directeur départemental de l’élevage à Takiéta au Niger, dont le service est doté d’un poste vétérinaire  et d’un parc de vaccination construits par le PRAPS, les infrastructures vétérinaires modernes sont nécessaire pour fournir un service de qualité en santé animale. « Avant le joyau offert par le PRAPS, nous  vaccinons le bétail dans un cadre d’infortune, construit avec du matériel précaire et il nous était très difficile de maitriser les animaux » Ce dernier a souligné le changement intervenu dans son service grâce à l’intervention du PRAPS. « Avant la construction du poste vétérinaire, par le PRAPS, nous étions cinq à six services dans un petit bâtiment. Maintenant, nous sommes seuls dans notre bâtiment à nous, alors nous pourrons donc remplir convenablement notre mission.   Nous saluons la contribution du PRAPS qui va permettre de booster l’élevage dans notre pays. De telle coopération est souhaitable pour ce secteur ».

Au-delà des infrastructures et bâtiments, dans la perspective de la durabilité des acquis, dans les pays, le PRAPS a signé diverses conventions avec les services techniques pour les accompagner qualitativement.

Dans le domaine de la santé animale, le PRAPS – Mauritanie  a signé une convention avec la Direction des Services vétérinaires pour renforcer ses capacités opérationnelles qui entre autres mettre à leur disposition des équipements informatiques, de froid dont 04 réfrigérateurs, 22 congélateurs et 28 glacières isothermes au niveau central, au niveau des wilayas, au niveau des Moughataas et au niveau des postes frontaliers.

Les services vétérinaires ont bénéficié de moyens logistiques : motos et véhicules au niveau central et au niveau local. Une vingtaine de véhicules Pick-Up flambant neufs et une dizaine de motos ont été également mis à la disposition des Délégations régionales et des Inspections départementales du Ministère du Développement  Rural.

«Le véhicule fourni par le PRAPS Mauritanie rend de multiples services à l’Inspection d’Élevage de Boutilimit », a déclaré le Hakem de cette Moughattaa. Avant d’ajouter : « Depuis que le véhicule a commencé à sillonner régulièrement les localités de  notre Moughataa, je dirai que les éleveurs sont plus enclins à faire vacciner leurs animaux. Nous les utilisons entre autres pour la sensibilisation et la communication de proximité avec les pasteurs.»

L’Inspecteur d’Élevage de Boutilimit partage aussi cette même appréciation : «Le fait d’avoir à notre disposition un véhicule a été l’état de grâce pour les éleveurs des localités situées à Ajar, à l’ouest de la moughattaa, qui sont réputées difficiles d’accès, et où il y a pourtant de fortes concentrations d’animaux ».

Abdallahi  Ould Sidimou, un pasteur de la localité d’El Akrich (située à 88 km de Boutilimit) : « Depuis que l’Inspecteur d’élevage et l’auxiliaire vétérinaire ont commencé à faire des tournées régulières en véhicule dans notre localité  nous n’avions plus à nous rendre jusqu’au chef-lieu de la Moughatta de Boutilimit. Maintenant, c’est eux qui viennent vers nous pour vacciner, pour soigner et pour prendre en charge les cas d’urgence ».

Les défis relevés par le PRAPS sont reconnus et salués par Abdoul NINO, Présidant national des éleveurs et des agro-pasteurs du Niger qui a également géré les crises pastorales dans la région de Diffa aux côtés du PRAPS « le PRAPS a fait de grands efforts en matière la santé animale et dans les autres composantes du projet ; ce qui reste un grand atout pour nous aujourd’hui. C’est une évidence, le PRAPS et la Banque mondiale ont impacté durablement la vie quotidienne des pasteurs de notre région et de notre pays»

Somme toute la modernisation des infrastructures vétérinaires et les appuis multiformes apportés dans la zone d’intervention du PRAPS ont permis d’accroitre le nombre d’animaux vaccinés qui s’élève à 2 671 74 650 millions dans les six pays du projet dont 117 605 323 têtes de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine(PPCB)  et 149 569 327 têtes de petits ruminants contre la peste des petits ruminants  (PPR).