Le Genre dans le PRAPS : un levier pour le développement

Le PRAPS- Mauritanie un cas de réussite

Dans un entretien sur la mise en œuvre du projet de manière spécifique en Mauritanie, Doussou Dicko Hamzatta se prononce sur le genre dans le PRAPS, son intégration, les actions menées sur le terrain et les synergies avec d’autres structures et évoque les secrets de la réussite du PRAPS Mauritanie . » Je suis madame Doussou Dicko Hamzatta, Spécialiste des questions de Genre et intermédiation sociale du PRAPS- Mauritanie. La prise en compte du genre au niveau du PRAPS est une réalité dans l’ensemble des 6 pays du projet et au niveau régional.

De façon spécifique en Mauritanie est une très longue histoire. qui a connu de hauts et des bas mais qui aujourd’hui se réjouit de ses acquis pour le bonheur de nos bénéficiaires. Quand on démarrait le PRAPS en 2015, tous les spécialistes du genre/pays avaient d’énormes contraintes pour prendre en compte la question du genre. Le PRAPS a été conçu de sorte que les questions de genre n’étaient pas une priorité de départ. Quand on prend l’exemple, dans le cadre de résultats du PRAPS, les bénéficiaires directs du PRAPS étaient uniquement ceux qui bénéficiaient de la vaccination.

Lorsqu’on parle la vaccination dans les pays du Sahel, plus particulièrement en Mauritanie, quand on va vacciner le bétail et tant qu’il y’a un homme dans le ménage c’est son bétail qu’on voit et non celui du ménage. Les jeunes et les femmes étaient écartés. Au niveau de la Mauritanie, concernant le genre nous avons eu à élaborer une stratégies Genre pour voir concrètement, dans les différentes composantes du projet en lien avec les politiques nationales, comment il fallait faire en sorte à ce que aussi bien les femmes et les jeunes ou d’autres couches vulnérables soient outillées et pris en charge. Ces couches sont également présentes dans le milieu pastoral, elles sont issues du milieu des pasteurs et des agropasteurs. Nous avons donc eu à élaborer une stratégie avec plusieurs axes. Le premier axe était de voir comment institutionnaliser le Genre dans ces communes rurales parce que le PRAPS est ancré dans le Ministère de l’élevage.

L’un des axes prioritaires était de voir comment appuyer le ministère à prendre en compte la question du genre. C’est dans ce cadre donc que nous avons eu à faire vraiment un travail capital, ce qui a abouti à un appui institutionnel au niveau du Ministère de l’élevage. On note par exemple, la création de Cellule sectorielle Genre, la mise en œuvre des formations spécifiques sur les questions du Genre mais aussi la collecte de données désagrégées par sexe, des indicateurs spécifiques du Genre qui sont des conditions obligatoires pour la prise en compte du Genre. En plus de cela, sur les autres axes de la stratégie, nous nous sommes attaqués aux différentes composantes du PRAPS : de la Composante 1 ‘’ Amélioration de la santé animale’’ à la composante 5 ‘’ Gestion du Projet et Appui institutionnel’’ en passant par la ‘’Gestion des ressources naturelles ‘’, la ‘’ Facilitation de l’accès aux marchés ‘’et ‘’ La Gestion des crises pastorales’’. Nous avons essayé de détecter les activités qui peuvent porter un changement dans les différentes composantes du projet. Pour ce faire nous avons eu à mener des activités spécifiques dans plusieurs composantes qui ont vraiment données de bons résultats. Dans le cas de la composante 1, par exemple, comme activité, nous sensibilisons tous les acteurs sur l’importance de faire vaccinier son bétail mais aussi, de communiquer sur les informations à l’accès des femmes aux ressources animales. C’était difficile de collecter ses informations. Mais à travers toutes les sensibilisations menées, en synergie avec les Délégations régionales du ministère de développement rural, nous sommes arrivées à ce que les bénéficiaires du projet nous communiquent certaines informations telles que l’accès aux ressources des femmes que nous n’avions pas l’habitude de collecter.

Sur la composante 2 également nous avons eu à faire un ensemble d’activités, par exemple sur les chartes pastorales. Nous avons essayé de mettre en valeur le leadership féminin parce que les femmes jouent un très grand rôle en matière de gestion des ressources naturelles. Dans la mise en place de ces chartes, nous avons en synergie avec d’autres acteurs mis en évidence le leadership féminin.

Dans le cas de la Composante 3, nous avons eu à mettre en places tout ce qui est implantation de Mini Laiteries. Celles-ci sont des petites unités légères qui sont portées essentiellement par des groupements de femmes. C’est dans ce cadre que le PRAPS a mis 15 Mini Laiteries portées par 506 femmes qui ont été formées sur les techniques de transformation et qui ont été équipées dans toutes les zones d’intervention du projet. Cela a produit des impacts non seulement en matière d’autonomisation économique des femmes mais aussi en termes d’accès à un emploi à cette communauté qui ne faisait absolument rien. Il faut par ailleurs préciser l’amélioration des conditions de vie des enfants et des personnes âgées qui est un résultat important.

En effet, en plus des 15 Mini Laiteries créées, le PRAPS a appuyé la réhabilitation de 10 anciennes Mini Laiteries qui avaient des problèmes de fonctionnalité. Ces 10 Mini Laiteries ont été créées par d’autres partenaires, mais le PRAPS les a accompagnées en termes d’équipements et renforcement de compétences spécifiques. Nous avons également recruté un consultant pour travailler sur l’amélioration de la production laitière parce que les Mini Laiteries travaillaient pendant une période donnée (4 mois). Suite à l’accompagnement du PRAPS, ces Mini Laiteries sont fonctionnelles durant toute l’année. Dans les marchés à bétail, dans le contexte mauritanien, ce sont les hommes qui vendent le bétail dans le marché. Mais nous avons d’autres acteurs que nous n’avons pas oublié qui sont spécifiquement les femmes qui font de la restauration dans les marchés de bétail.

Dans le cadre de la composante 4, nous avons eu à mettre ces femmes dans les meilleures conditions pour qu’elles puissent faire leur travail de manière correcte par l’acquisition d’équipements : des congélateurs solaires, l’octroi de fonds d’AGR pour qu’elles puissent acheter les denrées de première nécessité pour travailler convenablement. Dans le volet B de cette composante, c’est là où nous finançons les activités génératrices de revenus (AGR) et nous avons 4260 personnes qui ont bénéficié de ces AGR dont 1424 femmes et jeunes. C’est vraiment environ 99% de femmes et c’est un aspect très important. Lors de l’élaboration de la stratégie Genre, dans l’outil de référence, les femmes avaient un problème d’accès et de contrôle à la ressource financière. Le projet a contribué vraiment à ce que ces femmes rurales et pasteurs issue de la communauté pastorale et agro-pastorale puissent avoir accès à la ressource financière et à la contrôler.

En termes de formation qualifiante, nous avons eu à améliorer les pratiques de tannage de cuir et peaux, qui étaient transformées de façon rudimentaire, et nous avons renforcé les compétences des femmes pour leur permettre de gagner leur vie quotidienne sans aucune difficulté.

Au-delà du Tannage, le PRAPS-Mauritanie les a amenées à confectionner des produits, des accessoires avec les moyens disponibles. Dans les zones d’intervention du PRAPS, nous avons pu installer six (06) sites de fabrication de chaussures, mettre à leur disposition des accessoires à base de peau et cuir portés par les femmes qui ont été formées dans le cadre du projet. Actuellement le projet a formé 817 jeunes dont 39% de femmes dans plusieurs domaines (en électricité rurale, en plomberie, etc.) qui sont des métiers porteurs dans le secteur rural plus particulièrement dans le milieu pastoral.

Défis actuels du PRAPS

ll faut d’abord discuter avec les femmes, rehausser le niveau de confiance en soi en soi sur certain aspect, par exemple, tout ce qui est violence basée sur le genre. Chez nous en Mauritanie, il y a des types de violence que les femmes pratiquent sur certaines femmes. Il y a tout un travail qu’il faut faire à l’endroit des femmes avant de commencer à travailler avec les hommes. Ce sont des défis au niveau des personnes.

Nous avons également eu des défis au niveau de la stratégie Genre. Nous travaillons dans un secteur où les questions du Genre n’étaient pas prises en compte avant le PRAPS. Il fallait d’abord reconstituer et ce que nous pouvons faire et ce que dont nous avons besoin au niveau du projet c’est que les acteurs et les autorités nous facilitent les choses pour qu’on puisse faire concrètement notre travail.

Il faut que les gens aient une idée sur la disparité de genre qui est dans le secteur. Si vous ignorez la disparité qui existe, il vous sera impossible de la combler parce que vous ne connaissez pas les disparités de genres, encore mieux quelles stratégies adopter et quelles activités mener. Sur ce document le personnel du ministère de développement rural est constitué de 79% d’hommes contre 21% de femmes. Ce sont des statistiques que certains ignorent par manque d’information. Mais nous avons fait des investigations et nous avons détecté un problème en matière d’inégalité de genre. Nous avons une perte en matière de capital humain. Ce sont des choses à corriger dans les activités du développement.  »

Pour plus d’informations merci de suivre: https://www.facebook.com/praps.mauritaniewww.praps.mr+18

Doussou Dicko, Experte Genre du PRAPS-Mauritanie



Le PRAPS soutient les actions des femmes pour garantir la sécurité alimentaire des ménages pastoraux

Dans le contexte de choc climatique que vivent les communautés pastorales, il convient de développer des actions innovantes qui tout en permettant de sécuriser les moyens d’existence des ménages contribuent à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Durant la transhumance les hommes accompagnent les troupeaux et les femmes restent dans les campements avec leurs enfants pour ainsi assurer la qualité de leur alimentation des enfants et de leurs soins.

Avec les différentes formes d’accompagnent reçues du PRAPS, les femmes ont été formées et équipées afin de tirer le meilleur avantage de leur zone et de d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de leurs enfants.

Le  diaporama Renforcer la sécurité alimentaire à Kraa Lahmar, Mauritanie présente  des activités entreprises par des femmes organisées en coopérative  dans  le Traza pour assurer la sécurité alimentaire de leurs familles.