Olivier Paré, producteur de la culture fourragère, raconte son histoire.

Monsieur Olivier Paré, âgé de 55 ans, réside à Dédougou. Il a initié sa passion pour la culture de fourrage en l’an de grâce 2011. Sa persévérance et son acharnement au travail l’ont propulsé vers le succès, malgré les défis de taille qui se sont dressés sur son chemin. En cette année 2023, il a bénéficié d’un précieux soutien du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel phase 2 Burkina Faso (PRAPS 2-BF).
Monsieur Paré s’est spécialisé dans la culture de diverses cultures fourragères, notamment le mucuna fourrager et l’andropogon gayanus. Aujourd’hui, Olivier Paré est devenu un modèle pour sa communauté. Il a créé des emplois au niveau local, amélioré la qualité de vie des éleveurs et renforcé la sécurité alimentaire pour le bétail de la localité. Son parcours est un exemple inspirant pour ceux qui aspirent à s’investir dans la production de fourrage




« Je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel phase 2 Burkina Faso (PRAPS2-BF), qui m’a permis d’acquérir des compétences pratiques. Je tiens à citer les mots de Kaliguétou, qui déclara : ‘Désormais, je sais mettre mes mains à l’œuvre. »

Kali est une jeune femme qui réside désormais à Bama, une localité située à 25 kilomètres de Bobo-Dioulasso. Malgré elle, elle a dû quitter son village autrefois paisible en raison de l’insécurité. Un soir, elle apprit que le PRAPS2-BF lançait un appel en vue de soutenir la formation des jeunes et des femmes pasteurs et agropasteurs, dans divers métiers au sein des centres de formation et auprès de maîtres artisans. Elle reçut de l’aide pour la préparation de ses dossiers, qu’elle soumit ensuite à l’appréciation d’un comité régional de sélection. Kali fut sélectionnée parmi des milliers de candidats et choisit d’intégrer le site de l’Union des groupements des étuveuses de riz de Bama (UGER-B) pour apprendre l’ensemble du processus d’étuvage du riz ainsi que les méthodes de conservation. Après quelques jours de formation intensive, Kali se sentit déjà apte à exercer ce métier et aspira à devenir entrepreneure. Le sourire a retrouvé sa place sur son visage, et l’espoir a resurgi grâce au PRAPS2-BF. Aujourd’hui, elle souhaite exprimer sa gratitude envers le PRAPS2-BF en un mot : ‘Merci.’

L’histoire de Kali se reflète dans celle de plusieurs centaines de jeunes et de femmes qui ont bénéficié du soutien du PRAPS2-BF et qui suivent actuellement des formations dans divers métiers à travers onze régions du Burkina Faso. Ils sont au nombre de 660, comprenant des déplacés internes, des personnes défavorisées, principalement des jeunes et des femmes pleins d’initiatives, qui avaient besoin de soutien pour entreprendre dans divers domaines de production. Grâce au PRAPS2-BF, ils ont été admis pour suivre des formations en tissage de pagne, en agriculture, en aviculture, en saponification, en production et conservation du fourrage, en culture maraîchère, en étuvage de riz, en coiffure, en transformation agro-alimentaire, et en transformation du lait.

Dans deux mois, les apprenants actuels auront achevé leur formation, et des kits d’installation sont déjà prévus pour les futurs entrepreneurs. Le PRAPS2-BF a pris cette initiative pour renforcer la résilience des pasteurs et agropasteurs, afin qu’ils puissent faire face à d’éventuels chocs ou catastrophes qui pourraient impacter leurs moyens de production et de subsistance.

D’hier, en tant que déplacés internes, à aujourd’hui, en tant que résidents de nombreux sites de formation et futurs entrepreneurs, les apprenants sont conscients de leur responsabilité dans la réalisation du succès de cette initiative du projet. À chaque étape de la visite de la délégation conjointe du PRAPS2-BF et de la DGFOMR, ils ont exprimé leur reconnaissance et leur gratitude envers le projet. »




Adjara Sanogo, une success story grâce au PRAPS-1-Mali : Comment un investissement en appelle un autre

Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS 2-MALI) a financé 540 Activités Génératrices de Revenus (AGR) en 2023, destinées aux femmes et jeunes pasteurs et agropasteurs âgés de 18 à 40 ans dans les régions de Ségou, Sikasso et Koulikoro. En 2024, le projet prévoit de financer 750 AGR dans les régions de San, Koutiala, Bougouni et Dioïla, avec pour objectif global d’atteindre 2000 AGR d’ici 2027. Cette initiative fait suite à la première phase du PRAPS de 2016 à 2021, qui a financé 13 800 AGR et commence à montrer des résultats positifs, comme le cas d’Adjara Sanogo. Bénéficiaire de la Phase 1 du projet, Adjara a connu un succès remarquable, passant d’un soutien initial de 3 béliers en 2018 à la gestion d’un enclos de 6 moutons et 5 vaches laitières, en plus d’autres réalisations au sein de son ménage.
Adjara Sanogo, une femme de 40 ans mariée et mère de sept enfants, partage son parcours. Vivant avec son mari, leurs enfants, la mère et le frère de son mari dans une maison en banco, elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école. Cependant, elle avait toujours rêvé de mener une activité qui lui permettrait de subvenir à ses besoins et de ne pas dépendre constamment de son mari, qui lui-même avait des moyens limités pour couvrir les dépenses familiales.
En 2018, après avoir essayé le maraîchage et le petit commerce, Adjara a décidé de se lancer dans l’élevage. Elle a commencé en achetant une brebis dans l’objectif de la reproduire. Heureusement, la même année, le programme de financement d’activités génératrices de revenus (AGR) du PRAPS-Mali a été lancé. Elle a soumis sa demande de financement pour son projet d’embouche ovine et a été sélectionnée. Avec les fonds accordés par le PRAPS-Mali, elle a acheté trois béliers et le matériel nécessaire, y compris l’abri et les soins pour les animaux. Après six mois, elle a vendu les trois béliers pour 300 mille francs CFA. Avec cet argent, elle a acheté un bœuf maigre à 150 mille et a utilisé le reste pour répondre aux besoins familiaux.
Elle a ensuite continué avec l’embouche ovine, a vendu le bœuf bien engraissé pour 300 mille francs CFA, puis a investi dans d’autres cycles d’embouche de petits ruminants et une vache pour la reproduction et la production laitière. Sa réussite est devenue célèbre dans son village, où certains l’encouragent tandis que d’autres l’envient.
En 2023, la DRPIA de Sikasso, en charge de la coordination du PRAPS-Mali dans la région de Sikasso, l’a mise en contact avec le Projet de Développement Durable des Exploitations Pastorales dans le Sahel-Mali (PDDEPS) – Mali, qui a également un programme AGR. Avec l’aide du PRAPS-Mali, elle a obtenu du financement pour 4 vaches laitières de la part du PDDEPS.
Aujourd’hui, grâce à ces soutiens, Adjara diversifie ses activités, allant de l’embouche ovine à l’élevage reproductif et à la production laitière, en passant par la vente de bétail et de lait. Les revenus de ses activités contribuent activement aux dépenses familiales, notamment les frais scolaires, les vêtements et les soins médicaux de ses enfants. Elle vend également des moutons pendant les fêtes religieuses, ce qui lui permet de faire face aux dépenses festives de sa famille.

Adjara compte désormais 5 vaches laitières et 6 moutons, témoignant du succès de son entreprise. Son histoire illustre comment le financement des AGR, intégré à la composante 4 du projet PRAPS-2-Mali, contribue à l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, conformément aux objectifs du Ministère de l’Élevage et de la Pêche et de ses partenaires tels que la Banque mondiale, le CILSS, la CEDEAO et l’UEMOA, visant à améliorer l’inclusion sociale et économique des femmes et des jeunes.

« En décembre 2019, grâce au financement du PRAPS-Mali, j’ai investi dans l’achat de trois béliers que j’ai ensuite nourris et revendus. Avec une partie des bénéfices, j’ai acquis un bœuf à un prix avantageux, bien qu’il fût assez maigre à l’origine. Mon objectif est maintenant de prendre soin de lui en lui fournissant une alimentation équilibrée, des soins réguliers et un suivi médical approprié. Je suis convaincue qu’avec ces efforts, il prendra du poids au cours des prochains mois et deviendra une source de profits significatifs, comme l’a mentionné Adjara ».
En 2019, j’ai commencé mon travail en tant qu’agricultrice avec 3 béliers grâce à l’aide du PRAPS-Mali. Maintenant, je possède 5 vaches laitières et 6 moutons. Grâce à l’argent que je gagne de mon travail, je contribue aux dépenses de ma famille. Je soutiens mon mari, en particulier pour les frais de scolarité de nos enfants, leurs vêtements et leurs soins médicaux quand ils sont malades. C’est ce qu’a dit Adjara Sanogo en août 2023.




Le PRAPS 2-BF appuie 34 producteurs de fourrage cultivé

Dans le cadre d’une cérémonie solennelle qui s’est tenue le vendredi 4 août 2023, le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel Phase 2 Burkina Faso, plus communément désigné sous l’acronyme PRAPS 2-BF, a apporté son soutien financier à pas moins de 34 producteurs de fourrage cultivé. Cette initiative a réuni 33 agropasteurs ainsi que l’École Nationale de l’Élevage et de la Santé Animale, témoignant ainsi de l’engagement indéfectible du PRAPS 2-BF en faveur de la production de fourrage cultivé au Burkina Faso.
La somme totale mobilisée à cet effet s’élève à une impressionnante enveloppe de 60 millions de Francs CFA, témoignant de la volonté affirmée de cette entité de promouvoir et de renforcer le secteur agropastoral dans cette région du Sahel. À cette occasion, des chèques d’un montant oscillant entre 500 000 et 12 500 000 Francs CFA ont été remis aux bénéficiaires, symbolisant l’appui financier substantiel destiné à soutenir la production du fourrage cultivé.
Parmi les heureux récipiendaires de ces précieux sésames, se sont distingués des figures notoires telles qu’Aissata Barry, Rasmata Bounkoungou et Charles Lompo, tous animés d’une détermination sans faille à intensifier la production du fourrage dans leurs zones respectives. Cette cérémonie empreinte de solennité a été présidée par le distingué Coordonnateur du PRAPS 2-BF, le Dr Souleymane Pindé.
Le Coordonnateur du PRAPS-2, Dr Souleymane Pindé a souligné l’importance cruciale du fourrage cultivé dans le contexte de l’élevage au Burkina Faso. Il a mis en exergue le rôle essentiel de cette ressource en tant que source régulière et stable de nourriture pour les troupeaux tout au long de l’année. Cette source permet de pallier les variations saisonnières et les périodes de sécheresse, garantissant ainsi une alimentation adéquate aux animaux. En effet, dans de nombreuses régions du Burkina Faso, les pâturages naturels se font rares et subissent une pression excessive due à la croissance démographique et aux effets des changements climatiques. Ainsi, le fourrage cultivé se présente comme une ressource incontournable pour prévenir la surcharge des pâturages et maintenir leur qualité.

Le Coordonnateur du PRAPS 2-BF, a également souligné que la production et la commercialisation du fourrage ouvrent de nouvelles perspectives économiques pour les éleveurs et les agropasteurs. En diversifiant leurs activités, ils peuvent accroître leurs revenus et réduire leur dépendance aux seules activités d’élevage.

Le PRAPS-2 BF, conscient de la rareté du fourrage à certaines périodes de l’année et de l’inaccessibilité des aliments pour le bétail, s’est engagé à élaborer des stratégies et des politiques cohérentes visant à améliorer la disponibilité des ressources alimentaires pour le bétail. Cette initiative d’appui aux producteurs a été accueillie favorablement par les bénéficiaires, qui ont exprimé leur satisfaction et leur reconnaissance envers le PRAPS 2-BF et ses partenaires.

Les producteurs sélectionnés proviennent de diverses régions du Burkina Faso, choisis en raison de leur engagement en faveur de l’innovation agricole et de l’amélioration des pratiques de production fourragère. Cette initiative prometteuse vise à renforcer la production locale de fourrage cultivé, apportant ainsi un nouvel élan au secteur agropastoral du Burkina Faso, pour le plus grand bénéfice de l’élevage et du pastoralisme dans la région.




2000 Km de Ressources Naturelles Protégées: Des Pare-feu Manuels Impressionnants

Dans un contexte où la pluviométrie a été favorable, les pâturages abondants et une main-d’œuvre disponible au sein des Zones et des communautés pastorales ciblées, le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel pour la Mauritanie (PRAPS-2-MR) a brillamment mené à bien un Programme de pares-feux manuels sur 2000 km linéaires. Ce programme, mis en œuvre dans le cadre de la Composante 2 (Gestion durable des paysages et amélioration de la gouvernance) du Projet, avait pour objectif d’améliorer l’accès des pasteurs et agropasteurs aux ressources et espaces pastoraux, ainsi que de résoudre les problèmes liés à l’alimentation animale en sécurisant l’accès aux ressources naturelles et en favorisant la gestion durable des paysages et des infrastructures d’accès à l’eau.

Selon Mohamed Lemine Ould Sayda, représentant de la communauté pastorale du village de Qotob, situé dans la commune de Hassi Ehel Ahmed Bichne (Wilaya du Hodh El Gharbi), les travaux de réalisation du pare-feux, d’une longueur de 8 km sur 8 mètres de largeur, ont été entièrement effectués par des hommes en seulement une dizaine de jours. Cette initiative s’est également étendue à quatre autres régions (Hodh El Chargui, Assaba, Brakna et Guidimakha) de la zone d’intervention du Projet. Les pare-feux réalisés dans la wilaya du Guidimakha ont permis d’efficacement prévenir les feux de brousse, sans qu’aucun foyer de feu ne soit déclaré. De plus, ces travaux ont bénéficié aux communautés locales en leur offrant des revenus substantiels dans le cadre de travaux communautaires à « Haute Intensité de Main d’œuvre » (HIMO).

Dans la wilaya du Guidimakha, le pare-feu de la localité M’Beydia Sakhe, long de 20 km et large de 9 mètres, a été réalisé par une vingtaine de membres de l’Association de gestion locale collective des ressources naturelles (AGLC), qui compte plus de 1500 membres répartis dans quatre villages de la zone. Abdoullahi Sidibé, l’Adjoint du Président de l’AGLC, se réjouit des résultats obtenus, soulignant que la réalisation de ce pare-feu a permis de préserver l’environnement naturel contre les feux de brousse tout en générant des revenus pour les habitants de la localité. Cette initiative a également contribué à sensibiliser les populations à l’importance de préserver leur environnement.

Tout au long de la période de réalisation des pares-feux, le PRAPS Mauritanie et les Délégations régionales du Ministère de l’Environnement et du Développement durable ont effectué des missions régulières de contrôle et de suivi. À l’issue de ces missions, l’aide-comptable du Projet a procédé aux paiements en espèces pour les travaux effectués, dans la limite de 70 000 MRU (environ 2000 dollars USD), uniquement pour les représentants des communautés bénéficiaires n’ayant pas de comptes bancaires.

Grâce à ces initiatives et au travail acharné des communautés locales, le Programme de pares-feux manuels du PRAPS-2 Mauritanie a démontré son efficacité dans la prévention des feux de brousse et dans la génération de revenus pour les populations locales. Ce projet joue un rôle crucial dans la préservation de l’environnement et dans l’amélioration des conditions de vie des pasteurs et agropasteurs de la région.




Le PRAPS à l’heure du bilan

Atélier régional de capitalisation des résultats/Acquis du PRAPS-1

Lancé en octobre 2015 pour une durée de 6 ans, la première phase du PRAPS arrive à échéance le 31 décembre 2021. Conformément au mode opératoire des projets et de la Banque mondiale, l’Unité Régionale de Coordination du PRAPS (URC/PRAPS) et les six (6) pays de mise en œuvre du Projet se sont réunis du 20 au 24 septembre 2021 à Bamako dans le cadre de l’Atelier régional de capitalisation des Résultats / Acquis du PRAPS-1.

L’atelier de Bamako est l’aboutissement d’un processus de capitalisation entamé au niveau de chaque pays et du niveau régional  et avec la FAO en 2020 dans le cadre de la Formulation du PRAPS-2. Il  a permis aux parties prenantes du projet  de jeter un regard rétrospectif sur les approches, les stratégies de mise en œuvre, les méthodes les résultats obtenus : physiques et immatériels, les acquis institutionnels et les changements induits par l’intervention du projet notamment pour l’amélioration de la résilience des populations pastorales et agro-pastorales.

Au cours de la semaine de travail, les participants , organisés autour des cinq composantes du projet ont examiné les Résultats/Acquis du projet dans son ensemble, fait le bilan de leurs performances, échangé autour des enseignements en vue mieux performer au cours de la phase 2 du PRAPS pour  le bien-être des pasteurs et agropasteurs. Ils ont par ailleurs identifié les bonnes pratiques et les thématiques pour le développement des histoires à succès du Projet. Il s’agit notamment pour la

Composante 1 : Amélioration de la santé animale

  • Mise en place d’une base de données géolocalisées des infrastructures vétérinaires
  • Elaboration et mise en œuvre d’un plan de formation des services vétérinaires
  • Les bonnes pratiques de vaccination
  • Mise en place d’un dispositif opérationnel de contrôle de médicaments vétérinaires

Composante 2 : Amélioration de la Gestion des ressources naturelles

  • Développement des accords transfrontaliers pour une transhumance apaisée (bilatéraux et multilatéraux)
  • Mécanismes de gestion durable des infrastructures
  • Approche ingénierie sociale

Composante 3:Facilitation de l’accès aux marchés

  • Mise en gestion déléguée des infrastructures marchande
  • Implication du genre dans la gestion des infrastructures marchandes
  • Harmonisation de la méthodologie des collectes et transmission des données dans le SIM B
  • Implication des COGES dans la collecte

Composante 4. Gestion des crises pastorales

  • Renforcement des dispositifs nationaux et régionaux d’alerte précoce par la prise en compte de la situation pastorale
  • Intégration des paramètres pastoraux dans les enquêtes du Système d’Alerte Précoce (SAP)
  • Appui aux OP féminines dans la transformation des produits de cueillette alternatives pour améliorer et diversifier les sources de revenus et contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des hommes et des animaux

Des thématiques transversales telles :

  • L’Ingénierie Sociale, une approche participative pour la sécurisation du foncier rural et la pérennisation socio-économique des infrastructures pastorales
  • Le Webmapping ou la Cartographie des infrastructures ou événements pour une meilleure visualisation des réalisations du projets

La feuille de route élaborée connaitra la poursuite des travaux dans les pays et au niveau régional pour la finalisation du Rapport Général de la capitalisation du PRAPS, par le Consultant, attendue le 15 octobre 2021.

Les résultats de la capitalisation du projet servira également de matière pour l’Evaluation finale de celui-ci.

En rappel, le PRAPS-1 au 30 juin 2021 dans les 6 pays c’est entre autres:

  • 2 488 730 bénéficiaires directs dont 34% de femmes avec des prévisions de 2 070 000 et 30% de femmes
  • 34 248 Bénéficiaires directs d’Activités Génératrices de Revenus dont 87% pour une prévision de 21450 dont 50% de femmes.
  • 267 174 650 animaux vaccinés dont 117 605 323 Bovins contre la Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et 149 569 327 Petits ruminants conte la PPR.
  • 6 323 318 ha sous gestion durable des paysages soit 125% des prévisions
  • 295 Points d’eau fonctionnels
  • 82 Marchés à bétail construits ou réhabilités
  • 23 Aires d’abattage
  • 26 Centres de Collecte de lait
  • 11 Etals de boucherie
  • 46 Magasins d’aliments pour bétail construits



Le Master Professionnel en Pastoralisme : Un Pool de compétences au service des pays face aux nouveaux défis du pastoralisme

«Avant le premier cours, je n’avais pas beaucoup de notions sur le pastoralisme car je suis Agronome de formation mais après les échanges que nous avons eus pendant le cours, j’ai été convaincue que le développement du monde rural passe d’abord par le pastoralisme, les autres activités suivent après » Madina Abdoulaye Affadine, 1ère Promotion du Master Professionnel en Pastoralisme 

A l’initiative du PRAPS et sur financement de la Banque mondiale, un Master Professionnel en Pastoralisme (MPP) a été lancé en janvier 2017 au Centre Régional AGRHYMET de Niamey, au Niger. Cette formation, au départ, lancée au profit de 24 cadres des 6 pays du PRAPS : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad a considérablement renforcé les capacités des cadres sahéliens pour leur permettre de rendre en charge les nouveaux défis liés au pastoralisme dans leurs pays et leurs régions.

Au-delà des pays du PRAPS et suite au regain d’intérêt pour le pastoralisme, d’autres pays ( Bénin, Côte d’Ivoire, Cameroun) et institutions internationales ou de coopération ont manifesté de l’intérêt pour le MPP en finançant la formation d’autres étudiants.

Financé entièrement sur deux (2) promotions par le PRAPS et en co-financement pour la 3ème promotion, le MPP a (i) formé 77 Cadres supérieurs, des professionnels du développement rural, aptes à appréhender toute la complexité du pastoralisme et (ii) à accru progressivement le nombre de pastoralistes sahéliens compétents dans le domaine du pastoralisme.

Très original en matière de stratégies, ce Master en pastoralisme  s’est appuyé sur une approche transversale, systémique, pluridisciplinaire qui a combiné les sciences de la vie et de la terre à celles des sciences humaines.

Ouverte aux étudiants et professionnels des domaines de l’Agronomie, la Zootechnie, la Foresterie, du Génie rural, de la Médecine vétérinaire, de la Géographie,  de l’Economie et  de la Sociologie, cette formation dispensée par des acteurs du pastoralisme de haut niveau a allié des stages pratiques des étudiants dans leurs pays, sanctionnés par un mémoire soutenu devant un jury, développant les différents sous-secteurs du pastoralisme.

Les structures impliquées dans les enseignements et stages  au profit des étudiants sont les Universités nationales, les structures nationales de recherche , les Institutions internationales d’enseignement et /ou de recherche (CIRAD, IED, CSE, ISSP, IRAM, SUPAGRO, PPZS, etc.).

En 2021, Madina Abdoulaye Affadine, Etudiante directe de la 1ère promotion du MPP et une des représentants du Tchad, exerce depuis 4 ans dans l’administration  publique tchadienne , au sein du Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire et d’Alerte Précoce (SISAAP), équivalent du Système d’alerte précoce (SAP) dans les pays de la sous-région.

A l’issue de sa formation, elle déclarait: «  En tant que jeune dame j’ai vécu la première promotion avec beaucoup d’enthousiasme. Sur le plan du cours, nous avons appris beaucoup sur le pastoralisme, ses avantages et les contraintes auxquelles il est confrontées. Ce Master nous a ouverts à davantage d’ opportunités dans le cadre de la mise en œuvre des politiques publiques pour le développement du pastoralisme au Sahel.

La formation liée au Master m’a poussée à voir plus loin; me battre tous les jours pour la cause des femmes vulnérables en zone pastorale et agropastorale.  Avec les compétences acquises, je dispose d’ un outil de bataille dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire au Sahel. En effet, mon thème de stage a porté sur les ‘’ Stratégies d’adaptation des femmes face aux changements climatiques pour une gestion durable des ressources naturelles en milieu pastoral ‘’  Il se justifie par le simple fait que le Département de Biltine est une zone agropastorale et de transhumance située dans la zone sahélienne. Le Sahel est fortement touché par les effets du changement climatique ces dernières années. Ainsi, les hommes partent en transhumance laissant derrière eux les femmes et les enfants. Ces femmes sont les populations à risque et les plus vulnérables de la planète. Bien que  vivant dans des conditions difficiles, elles adoptent certaines stratégies pour faire face aux changements climatiques quoique celles-ci ne soient pas durables.

Personnellement au quotidien, j’apporte ma contribution auprès de diverses organisations de mon pays et à l’international au développement de stratégies de résilience des pasteurs face aux changements climatiques et pour le renforcement de leur participation à l’économie de nos pays.

 De façon pratique, mon MPP et son contenu me sert toujours. En effet, il m’aide à suivre les indicateurs pastoraux (Situation de pâturage et des points d’eau, la situation zoo-sanitaire et le mouvement des animaux) dans le cadre de la sécurité alimentaire, nutritionnelle et pastorale ». Elle ajoute : « Il faut aussi noter que la situation pastorale d’une manière générale est un indicateur déterminant (source de nourriture et de revenu de certains ménages) de la sécurité alimentaire dans les pays à forte potentialité d’élevage. ».

Lucien S. NANEMA, aujourd’hui Directeur de la sécurisation de l’espace pastoral au Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MRAH) du Burkina Faso, précédemment Etudiant et Major de la 1ère Promotion du MPP avait mentionné à la rentrée en  janvier 2017 : ‘’ L’objectif de mon inscription à ce Master est de pouvoir apporter ma contribution à l’élevage pastoral au Burkina Faso qui est mon pays d’origine. Je voudrais aussi apprécier en termes de stage sur le terrain la contribution de l’élevage pastoral et surtout la prise en compte des attentes dans les politiques de développement qui étaient les dernières au niveau  fiscal. Le plus important pour moi est qu’après la formation je puisse apporter quelque chose à l’élevage pastoral ». Ainsi conformément à l’objectif de mettre en place un bassin d’expertises de haut niveau pour les pays du projet et au niveau international, le PRAPS et ses partenaires peuvent se réjouir de cette initiative du Master Professionnel en pastoralisme.

Ami BA GUEYE quant à elle, au préalable Etudiante du titre du Sénégal, a intégré le PRAPS-SN, particulièrement l’Antenne Sud de Koungheul en qualité d’Animatrice en mars 2019, une année après la fin de sa formation. Elle a en charge l’animation de deux Unités pastorales Boussoura Ndawène et Médina Salam notamment leur gestion organisationnelle. ‘’ Nous sommes l’interface entre les communautés et le projet. Nous leur fournissons des appuis conseil et les aidons dans le renforcement de leurs capacités. A leurs côtés, nous travaillons à faciliter leur appropriation des infrastructures et autres réalisations. Dans mon espace, le PRAPS a construit un forage équipé et des abreuvoirs, les bornes fontaines, les potences et les robinets, les parcs à vaccination, les magasins d’aliments bétail auxquels sont annexées des boutiques pastorales pour les femmes, les mises en défens : 27 ha à Médina Salam et 43 ha à Boussoura Ndawène. Les populations de cette zone d’intervention ont par ailleurs bénéficié d’une moto faucheuse pour leur permettre de conserver l’herbe fauchée dans une bonne qualité ».

Elle note: « La formation relative au MPP reçue m’a permis de capitaliser des expériences avec les autres étudiants, de tirer aussi avantage des voyages d’échanges ou d’études durant la formation et le stage pratique réalisé autour de la Mise en défens. Les connaissances acquises au cours de ma formation me permettent d’accompagner les bénéficiaires du projet dans plusieurs situations telles que la gestion des conflits, les axes de transhumance, leur gestion, comment accueillir les transhumants dans les Unités pastorales (UP)?.

En tant qu’Animatrice de deux (2) UP ayant bénéficié de la formation du MPP, Ami souligne que ses plus grandes joies sont notamment : « le fait d’avoir été formée par le PRAPS sur le Pastoralisme. J’étais une Etudiante directe comme on nous appelait parce que venant de l’Université  et sans expérience professionnelle contrairement à nos collègues déjà pétris d’expérience dans leurs domaines. Après ma formation, j’ai été directement mise à l’épreuve du terrain. J’ai travaillé avec les pasteurs et agropasteurs avec les acquis du MPP. Avant le MPP, je ne savais pas ce qu‘ était un abreuvoir. Aujourd’hui je suis au contact des réalités du terrain et je peux aider et accompagner nos bénéficiaires autour des infrastructures, de la gestion des conflits, de la résilience pastorale.

Aussi, je voudrais noter que le MPP nous a permis de nous positionner de manière transversale pour des résultats concrets sur le terrain. Par exemple, l’intégration du Genre dans nos activités est une réalité. Les boutiques pastorales sont exclusivement sous la gouvernance des femmes et nous les impliquons dans d’autres activités. Elles sont sensibilisées sur le leadership et leur rôle dans le développement de leurs communautés  ( préparation des pépinières pour le reboisement qu’elles font avec les hommes, l’animation des Comités de gestion des infrastructures

Une Etudiante mauritanienne de la 3è promotion du MPP raconte avec passion: «  les cours étaient diversifiés mais complémentaires. Deux modules m’ont considérablement aidées dans mes recherches et aussi dans la vie pratique. Il s’agit des ‘’ Sociétés  pastorales’’ et  » Economie pastorale’’. Après la formation théorique, nous avons effectué chacun un stage dans nos différents pays au cours duquel mon intérêt a été porté  sur L’autonomisation des femmes en milieu pastoral’’  sous l’angle de la sociologie dans le pastoralisme.

J’ai retenu sur le terrain, en parlant des femmes en milieu pastoral, qu’elles jouent un rôle vraiment essentiel dans l’économie des ménages. Également, ce sont elles qui contribuent plus dans les ménages en milieu pastoral que les hommes. En même temps elles ont leurs activités pastorales qui leur permettent d’être autonomes, indépendantes financièrement pour satisfaire les besoins du ménage malgré les difficultés qu’elles rencontrent à savoir l’insécurité et le harcèlement.

Elles sont particulièrement plus actives dans la vente des produits laitiers et dans d’autres activités de transformation et de commerce. Toutefois, elles  éprouvent de réelles difficultés à profiter à leur guise des bénéfices qu’elles en tirent. Il leur faut à elles l’approbation du tuteur soit le père, le mari ou le frère ou encore son fils.

Aujourd’hui, je suis à même au regard de ce que j’ai appris au cours de la formation du Master Professionnel en pastoralisme (MPP) de faire des analyses approfondies en lien avec le pastoralisme en m’appuyant sur le master en sociologie que j’ai fait au préalable. La base est essentiel pour réussir à profiter des acquis du MPP et le mettre au service des communautés pastorales ».

Dans la perspective de l’amélioration de la qualité de la formation pour s’aligner aux standards du CAMES et prendre en compte les besoins des pays côtiers, un atelier participant réunissant l’ensemble des acteurs (Anciens et nouveaux étudiants, Enseignants, Unités de coordination du PRAPS, les OP, les Institutions régionales, etc. ) pour l’actualisation du contenu de la formation  s’est tenu en mars 2021 au Centre Régional Agrhymet.  Au-delà de la révision des Curricula, l’atelier de Niamey s’est penché  sur les attentes des organisations afin de faciliter l’insertion professionnelle des formés.

Le Master professionnel en pastoralisme s’inscrit dans le cadre des activités de la  Composante 2 du PRAPS , Amélioration de la gestion des ressources naturelles qui durant la phase 1 du projet (2015-2021) s’est attelée à renforcer l’implication des communautés pastorales et agro-pastorales la gestion durable des ressources naturelles et à sécuriser leur accès à ces ressources. Elle met a cœur de ses activités les ressources « eau et pâturages, » qui souvent s’étendent au-delà des frontières nationales des pays du PRAPS.

Pour MADJI Magloire, Etudiant tchadien, Major de 2è Promotion qui s’est consacré à la thématique de la « Sécurisation de la mobilité pastorale dans les savanes soudaniennes du Tchad », : «  … la gestion concertée des ressources naturelles en général et les aménagements de sécurisation de la mobilité restent les fondements pour une transhumance apaisée en particulier dans les zones de savanes soudaniennes qui constituent de nos jours, des terres d’accueil et repli pour de nombreux pasteurs confrontés aux incertitudes diverses dans le Sahel ».

Pour lui, ce Master doit être pérenne  car étant une tribune qui permettra toujours aux étudiants ’ de rencontrer les sommités du pastoralisme afin de bénéficier de leurs riches expériences. Il suffit juste que les étudiants s’impliquent avec engagement dans le processus de leur formation dans un esprit d’équipe et de fraternité, de courage et d’abnégation pour réaliser combien  ils sortiront outillés et dignes de l’exaltante mission qui les attend’’.

Les défis aujourd’hui sont énormes pour ces cadres pastoralistes qui veulent aux mieux servir leurs pays et les communautés de pasteurs et agro pasteurs.

Pour Madina  Affadine : « … mes défis majeurs aujourd’hui en tant que femme dans le pastoralisme et par rapport à mon thème de soutenance  évoqué plus haut c’ est de : (i) lutter pour la création des centres d’alphabétisation, d’éducation et de formation professionnelle à l’endroit des filles et femmes vivant dans des ménages pasteurs et agropasteurs au Tchad, (ii) former les femmes sur la gestion des ressources naturelles et renforcer leurs capacités organisationnelles, (iii) orienter ces femmes dans la diversification de leurs activités afin de réduire les risques liés surtout au changement climatique.

Après du chemin parcouru depuis 2017 avec la première promotion du Master en pastoralisme, Pr Atta Sanoussi, Chef du Département Formation et Recherche, au Centre Régional AGRHYMET souligne: «  Ce Master est reconnu par le CAMES et nous pouvons nous réjouir des retombées et espoirs que cette formation porte en elle.

Madji Magloire, Major de la 2ème promotion du MPP, est actuellement en thèse au CRA dans le cadre du Projet Régional de Dialogue et d’Investissement pour le Pastoralisme et la transhumance au Sahel et dans les Pays Côtiers de l’Afrique de l’Ouest (PREDIP) sur le thème  » Utilisation de l’information satellitaire pour le suivi et l’évaluation des ressources pastorales »  ».

Le CILSS se réjouit entre autres dans le cadre du Master en Pastoralisme de l’accompagnement de ses partenaires techniques et financiers à travers le PREDIP et le Programme de développement durable des exploitations pastorales au Sahel (PDEPS)




L’ Accord bilatéral sur la transhumance transfrontalière entre la Région de Maradi et l’Etat de Katsina, une approche innovante de prévention et gestion des conflits

 » ….Même le Nigéria s’inspire de notre exemple, le Président BUHARI a réuni tous les Gouverneurs de la région du nord du pays pour les inciter à suivre l’exemple de l’Etat de Katsina.

Nous proposons à ceux qui veulent s’inspirer de notre modèle le processus d’élaboration des Accords, qu’ils passe par l’inclusion des acteurs, les groupes thématiques et autres  ». Hassane BAKA, Administrateur de l’ Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger (AREN)

Le 25 juillet 2017 est intervenue à Maradi au Niger, la signature d’un Accord bilatéral pour l’organisation et la gestion de la transhumance transfrontalière, entre le Gouverneur de la Région de Maradi au Niger et le Gouverneur de l’Etat de Katsina au Nigéria, représentant tous deux leurs régions.

 Cet accord est articulé autour de cinq (5)  groupes thématiques: sécurité transfrontalière et vol de bétail, mobilité transfrontalière ,commerce transfrontalier , veille informative transfrontalière et activités culturelles transfrontalières.

La signature de cet accord a été l’aboutissement d’un long processus sur lequel revient Hassane BAKA, Administrateur de l’AREN, structure Membre du Réseau Billital Maroobè

Quel est l’historique de l’Accord Bilatéral ?

Le partenariat entre les organisations pastorales de Maradi et celles de Katsina est un partenariat de longue date. Il nous permettait de négocier à notre manière de zones de repli au Nigéria. Vous n’êtes pas sans savoir que chaque année, les éleveurs du Niger séjournent entre 4 mois et 8 mois au Nigéria. Ainsi, le défi d’organiser et d’accompagner les transhumants nigériens s’imposait. Il fallait les accompagner et les assister.

A partir de ce moment, nous avons dû nous rendre compte qu’il y a beaucoup de défis au Nigéria que nous ne pouvons pas régler nous-mêmes.  Nous avons donc convenu d’organiser  des missions conjointes avec nos autorités, en l’occurrence, le Conseil Régional de Maradi avec les représentants du Gouvernorat et nous sommes allés sur les sites de la transhumance (les zones d’accueil de nos éleveurs) pour discuter avec eux à bâtons rompus pour nous imprégner de leurs difficultés au Nigéria. Ils nous ont tout expliqué et édifiés.

Nous sommes donc revenus ensuite à Katsina avec nos autorités pour voir dans quelle mesure trouver des solutions à ces difficultés qui reviennent chaque année. Nous avons à ce moment rencontré nos autorités pour leur demander d’institutionnaliser quelque chose, qui va prendre en compte certains grands principes de la transhumance sans rentrer en contradiction avec les textes de la CEDEAO.

Nous avons par la suite mis en place de petits Comités à Maradi et à Katsina pour réfléchir sur le contenu de l’Accord bilatéral. Nous avons grâce à ces Comités fait des propositions au Gouvernement et nous nous sommes tournés vers le PRAPS qui est notre partenaire stratégique. Le PRAPS s’est donc proposé de nous soutenir techniquement dans la formulation de l’Accord bilatéral avec le Nigéria et dans la signature de cet accord.

Le PRAPS s’est investi techniquement et financièrement dans ce processus avec nous. Nous avons présenté le premier draft de l’accord au Gouvernorat de Maradi et de Katsina. Le Gouvernorat de Maradi a envoyé les premières moutures au Ministère des affaires étrangères  et de l’intérieur du Niger pour avis. Celui de Katsina l’a envoyé au Gouvernement fédéral du Nigéria pour avis. Nous avons reçu des avis favorables de part et d’autre et c’est ainsi que nous sommes passées à la signature des accords. Le PRAPS a financé l’atelier de signature de cet accord inédit, les Gouvernorats de Maradi et de Katsina tout comme les autorités au plus haut niveau des deux pays étaient représentées. Comme nous connaissons le sort qui est souvent réservé aux accords, nous avons pris les dispositions pour rendre effective la mise en œuvre de cet accord en proposant un plan stratégique, un plan d’action,  un plan de communication et un règlement intérieur. Vous savez l’accord en amont est inclusif, nous avons travaillé de sorte qu’aujourd’hui nous ayons un Conseil des Gouverneurs qui se réunissent, nous leur transmettons les documents que nous produisons pour recueillir leur avis, c’est fondamental.

 En dessous des Gouverneurs, nous avons le Comité technique mixte composé des organisations pastorales, des chefferies traditionnelles, des chefs de services régionaux des deux pays.  Le Comité technique compte 26 membres, soit 13 par pays. Je suis d’ailleurs vice-président au titre des organisations pastorales dans ce Comité. A partir du comité, nous avons défini des groupes thématiques à savoir : Commerce transfrontalier, Gestion des ressources naturelles, Vols de bétail, sécurité transfrontalière, commerce transfrontalier, activités culturelles transfrontalières. Les groupes thématiques représentent le bras opérationnel de l’Accord. Ils travaillent sous l’autorité du Comté technique, qui lui travaille sous l’autorité du Conseil des Gouverneurs. Nous avons élaboré un plan de travail triennal validé par le Conseil de Gouverneurs et nous avons réalisé une table ronde avec nos partenaires à Maradi. Nous avons reçu des appuis qui nous ont permis de mettre en œuvre certaines activités. Le Gouverneur de Katsina s’est engagé à donner une grande contribution mais malheureusement pour diverses raisons, la contribue ne nous ait pas encore parvenue ; nous espérons toujours.

Quels sont les acquis de l’Accord Bilatéral?

L’Accord bilatéral est un francs succès, pour tous les pasteurs, tous les acteurs de la transhumance, nous demandons au PRAPS de bien vouloir institutionnaliser un accompagnement annuel.

Grâce à l’Accord Bilatéral, nous avons des acquis extrêmement importants. Le premier c’est le retour des animaux volés, les autorités de Katsina nous ont retournés plus de 3000 têtes de bétail volés au Niger. Le Niger à son tour a fait retourner plus de 1800 têtes de bétail volés au Nigéria et acheminées frauduleusement au Niger.

Des pasteurs étaient enfermés dans les prisons au Nigéria mais nous les avons ramenés. Grâce à l’Accord les pasteurs nigériens vont au Nigéria et il n’y a plus de conflit. Sans l’accord ils seraient tués.

Le Gouvernement de Katsina nous a même félicités pour notre contribution dans la réduction des conflits et nous a offert un véhicule neuf et des ordinateurs pour nous soutenir.

Par rapport aux zones de replis, l’Accord fait obligation aux partenaires de Katsina d’identifier des zones de replis aux pasteurs nigériens en cas de soudures difficiles. Et je puis le dire, ils l’ont fait jusqu’à ce que l’insécurité ne vienne tout bouleversé. Toutes ces zones aujourd’hui sont inaccessibles même pour les éleveurs du Nigéria.

Les éleveurs aujourd’hui sont disposés à apporter leur contribution financière pour la mise en œuvre des activités. Même sur fonds propre nous faisons des efforts pour valoriser l’Accord. C’est un acquis. L’accord sert de base politique pour gérer la transhumance. On a un code pastoral au Niger mais qui le connait au Nigéria ? Personne, ça n’engage pas le Nigéria. Nous sommes convaincus que les textes au niveau national ne peuvent pas gérer la transhumance.

L’Accord est mieux connu et il reste un outil précieux pour nous que nous allons laisser à la génération prochaine qui aura le devoir de l’amplifier.

Quels sont les grands défis liés à l’Accord Bilatéral?

Aujourd’hui le plus grand défi qui s’impose à nous c’est l’insécurité, elle défie hélas notre Accord qui avait de beaux jours devant lui.

L’Accord bilatéral a donné une belle image au Nigéria et de bons échos. Les Gouverneurs de trois Etats à Savoir Katsina, Zanfara et  Sokoto ont initié une rencontre de 48 heures avec leur homologue de Maradi. La rencontre a eu lieu à Maradi et avait pour but de capitaliser les acquis de l’accord bilatéral. Ils ont pris l’engagement, et c’est bien précisé dans le communiqué final qu’ils vont adhérer à l’Accord bilatéral Katsina-Maradi. Cet engagement reste d’importance capitale quoi fragilisé par le climat d’insécurité.

A cela s’ajoute le financement durable des activités du Plan d’action. Nous remercions la Coopération suisse qui nous accompagne également et lançons un vibrant appel aux acteurs du développement.

Quels sont vos recommandations ou appels ?

Il est souhaitable de travailler à réveiller cet élan d’élargissement de l’Accord pour une transhumance transfrontalière apaisée à d’autres Etats du Nigéria.

A l’endroit de nos partenaires techniques et financiers, particulièrement le PRAPS, ce dernier ne doit pas abandonner son bébé (l’Accord). Le projet doit à notre avis institutionnaliser l’accompagnement de l’Accord et apporter des appuis annuels pour son fonctionnement, appuis financier ou technique, tout ce qui est possible pour réaliser les attentes des acteurs. Il est vrai,  nous avons pu avoir d’autres partenaires qui nous soutiennent selon leurs moyens mais nous exhortons vivement le PRAPS à nourrir cette flamme dont il est le géniteur.

L’accord bilatéral serait déjà mort si les organisations professionnelles n’avaient pas consenti des sacrifices. Le portage politique est assuré par ces organisations qui sont plus durables. Nous avons d’autres partenaires aujourd’hui qui sont engagés avec nous pour faire prospérer l’Accord bilatéral.

Aujourd’hui les éleveurs pasteurs sont-ils respectés comme les autres citoyens ?

Ah oui, bien sûr c’est d’ailleurs notre vision, au Niger ils sont respectés comme les autres citoyens, les textes sont très clairs en termes d’accès aux services, droit à la citoyenneté.

Au Bénin, nous avons une faiblesse, il n’y a pas une organisation pastorale qui peut vraiment influencer le gouvernement en valorisant la transhumance c’est pour cela on est arrivé à cette décision que nous regrettons sur la transhumance nationale et internationale.

Il y a une étude qui a été diligentée autour de la décentralisation pour montrer l’importance de l’élevage et de la transhumance dans les sources de revenus des collectivités .  Il ressort que 85% des ressources des collectivités décentralisées provient de l’élevage. Il est clair que la transhumance est un bien public chez nous, mais le Bénin a choisi une option difficile à cause du manque d’information.

Notre vision est qu’ils soient respectés comme tout citoyen que leur contribution à l’économie nationale soit reconnue et que leur activité soit sécurisée. Vous convenez avec moi que la sécurité de l’activité pastoral est un grand défi pour le Niger et pour tout le sahel.

Aujourd’hui vous êtes les pionniers en matière d’Accord Bilatéral pour une transhumance transfrontalière, qu’est-ce cela vous inspire ?

Même le Nigéria s’inspire de notre exemple, le Président BUHARI a réuni tous les Gouverneurs de la région du nord du pays pour les inciter à suivre l’exemple de l’Etat de Katsina.

Nous proposons à ceux qui veulent s’inspirer de notre modèle de processus d’élaboration des Accords, qu’ils passent par l’inclusion des acteurs, les groupes thématiques et autres.

Nous sommes prêts à partager notre riche expérience avec tous les pays membres du PRAPS, nous sommes disponibles et ce sera un plaisir. Ce qu’il faut retenir et c’est fondamental pour rendre durable les choses notre expérience doit être dupliquée dans d’autres régions, il faut que ce soient les organisations pastorales qui portent l’initiative sinon ça ne marchera pas. Les OP ne doivent pas être considérées comme des bénéficiaires mais plutôt comme des acteurs.




‘’One Health’’: une approche combinant santé humaine et animale et l’environnement pour des interventions efficientes et durables en santé animale au Sahel.

Les maladies animales, notamment, la Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et la Peste des petits ruminants constituent de réelles menaces pour le cheptel sahélien. Et pourtant des vaccins pouvant contrer l’évolution de ces maladies sont disponibles attendant un plus grand engouement pour les campagnes de vaccination contre ces maladies animales. Au cours des ETP-3 les réflexions ont convergé vers l’approche ‘’One Health’’. Le concept ‘’ One Health ‘’ est défini comme une « approche collaborative, multisectorielle et transdisciplinaire, le travail étant réalisé sur le plan local, régional, national et mondial, pour obtenir des résultats optimaux en matière de santé et de bien-être, tout en reconnaissant les interconnexions entre les personnes, les animaux, les plantes et leur environnement commun » (One Health Commission 2019). Cette approche , propose de considérer et de traiter en parallèle la santé humaine et la santé animale (animaux d’élevage, de compagnie et faune sauvage), en reconnaissant un lien fort entre santé et environnement et la démonstration de la valeur ajoutée d’une collaboration entre ces différents secteurs.

Le PRAPS a ainsi recommandé cette approche à tous les six pays afin de susciter l’adhésion des pasteurs et agropasteurs à la lutte contre les maladies animales.

De manière générale, ces dernières années, cette approche bénéficie d’une place de choix croissante au regard des résultats concrets de terrain. En effet, les populations pastorales ont pendant marginalisées dans l’accès aux services sociaux de base dont la santé. Par ailleurs, les perceptions locales de la santé humaine et animale sont similaires. Les éleveurs déterminent étroitement les actions entreprises et les relations aux dispositifs de santé animale. Les différentes cultures et les formes d’organisation sociale jouent ainsi un rôle central et doivent être étudiées et mieux comprises par tous les acteurs impliqués.

Les approches qui mettent en leur cœur le concept ‘‘One Health’’ favorisent les échanges transdisciplinaires entre sciences médicales, naturelles et sociales, et une attitude inclusive vis-à-vis des pratiques et des réseaux sociotechniques locaux.

Une meilleure compréhension réciproque entre les professionnels et les institutions en charge de la santé publique et les bénéficiaires, dans ce cas , les pasteurs, représente un préalable à toute amélioration de l’efficacité des dispositifs de santé animale et humaine.

Plusieurs interventions y relatives sont mises en œuvre dans les pays membres du PRAPS. Leur mode de fonctionnement consiste dans la constitution d’équipes mobiles mixtes médicale et vétérinaire. Les équipes mobiles opèrent grâce  aux financements de projets mais sont connectées aux services publics de santé humaine et animale et à leurs instances de gouvernance (Comités de gestion des Centres de Santé Communautaires des communes concernées). Des tournées mensuelles sont menées dans les zones rurales reculées, en tenant compte des itinéraires de mobilité des éleveurs. Des relais formés auprès des bénéficiaires assurent les activités de communication et de sensibilisation, les soins courants et la distribution de médicaments de base entre une tournée et l’autre. Les résultats affichés sont intéressants : l’accès aux soins, les taux de couverture vaccinale et les activités de surveillance épidémiologiques résultent nettement améliorés. Ces démarches sont appréciées par les populations pastorales marginalisées qui voient dans la mise en place d’un dispositif de santé à leur bénéfice la reconnaissance de leur citoyenneté.

Dans les zones pastorales les plus reculées du Sahel et dans les espaces frontaliers où l’analphabétisme est dominant avec un accès limité à l’information et aux services sociaux de base, l’approche ‘’One Health’’ devient utile pour contribuer à la fois à l’amélioration de la santé humaine et animale. Le PRAPS se félicite  des résultats probants affichés dans la région grâce à ses interventions.

Dans le cadre de l’intervention du PRAPS, l’OIE / CSRA qui appuie le projet dans la coordination du projet a élaboré Une Mallette ou Boîte à outils pédagogique en ligne et en copies dure sur la santé animale en version française et anglaise pour accompagner les acteurs d’élargir sa diffusion et son utilisation pour les services vétérinaires d’Afrique.

Développée par des experts de l’UMR ASTRE, celle-ci est composée de quatre documentation, un manuel pour le personnel de santé animale (le MUPSA), un kit pédagogique, des fiches sur les maladies animales prioritaires et un guide de l’utilisateur.

La Mallette pédagogique « Animal Health » comprend :

Le Manuel à l’Usage du Personnel de Santé Animale (M.U.P.S.A) constitue un support de formation continue et un outil de référence pour le terrain. Il contient cinq parties organisées autour des principaux domaines de la santé animale. Chaque partie détaille de manière simple et imagée les notions importantes à connaître pour l’exercice quotidien des missions des agents communautaires, des para vétérinaires et des vétérinaires privés et/ou publics intervenant dans les pays du Sahel. Les rôles de chacun de ces acteurs, la reconnaissance des maladies animales prioritaires et les techniques de santé animale de base sont expliqués dans cet ouvrage.

Les Fiches Maladies Animales Prioritaires de reconnaissance de 27 maladies et syndromes contenues dans le M.U.P.S.A sont également proposées en édition indépendante. Chacune d’entre elles propose un résumé clair, pratique et illustré pour optimiser la reconnaissance des signes cliniques des maladies animales prioritaires du Sahel et les conduites à tenir face à celles-ci par le personnel de santé animale.

Le Kit Pédagogique est constitué de 8 fiches pratiques sur les méthodes et techniques pédagogiques actives. Il est prévu à l’intention des formateurs qui déploieront la Mallette Pédagogique Santé Animale PRAPS sur le terrain lors de sessions de formation et de sensibilisation du personnel de santé animale.

Le Guide d’Usage explicite les objectifs de la Mallette Pédagogique Santé Animale PRAPS et détaille les acteurs, les contenus, les publics cibles et les situations d’apprentissage dans lesquelles les formateurs pourront la déployer.

Cette boîte à outils établit un lien avec de nombreux sujets et projets de l’OIE, tels que l’éducation vétérinaire, les para professionnels vétérinaires, les médicaments vétérinaires, la résistance aux antimicrobiens (RAM), certaines maladies spécifiques et plus.

La mallette pédagogique PRAPS a été adaptée à l’Océan Indien  dans le cadre du Projet TROI et est disponible en version française, avec une mise à jour des maladies prioritaires (30 et non plus 27) grâce à une construction participative avec les partenaires de la zone.

Aujourd’hui, l’approche One Health se déploie au regard de ses avantages, dont le recours  à la  manière appropriée de gestion des risques complexes présents chez  l’Homme, les animaux et l’environnement, principalement dans les pays du Sud.

La mise en œuvre l’approche One contribue à améliorer les moyens de subsistance des communautés vulnérables dans les pays du Sud et d’accroître leur résilience sur la base de relations saines entre les personnes, les animaux et l’environnement

Pour rendre performante et pertinente, l’approche ‘’ One Health’’ il convient de diversifier  les partenariats entre plusieurs secteurs de développement et entre les différentes catégories de parties prenantes avec un focus sur les communautés locales et les organisations de producteurs,  dès la planification des actions de développement  de leur mise en œuvre et de l’évaluation des stratégies de développement.  




Le PRAPS relève le défi de l’implication des acteurs des réseaux sociotechniques de la santé animale

Bénéficiaires et Techniciens main dans la main pour la qualité des services vétérinaires

Le Sahel est soumis à une mobilité animale intense (transhumance,  transport et commerce) qui favorise la diffusion des maladies infectieuses animales. Cette région a été confrontée à des crises sanitaires majeures liées aux maladies animales notamment la péripneumonie contagieuse bovine  (PPCB) et la Peste des petits ruminants (PPR). La vaccination du bétail a démontré son efficacité; elle este la seule option pour sécuriser les sources de revenus des pasteurs et agropasteurs.

Cependant, au fil des années, à l’épreuve du terrain, le manque de collaboration entre les acteurs de premier plan du secteur (pasteurs et agropasteurs) a longtemps été évoquée comme un frein. Ce qui ne facilite pas la réussite des campagnes de vaccination ou les soins vétérinaires apportés au cheptel. La relation entre personnel vétérinaire et pasteurs a été caractérisée par la méfiance ou un faible degré de confiance entre eux. Les acteurs intervenant dans la santé animale se sont multipliés et les relations entre eux ont souvent été caractérisées par la compétition et l’absence de collaboration entre ces parties prenantes qui sont notamment les vétérinaires publics et privés, les auxiliaires, les services publics et organisations professionnelles d’éleveurs, etc.).

Les acteurs intervenant dans la santé animale se sont multipliés et les relations entre eux sont souvent caractérisées par la compétition et l’absence de collaboration (vétérinaires publics et privés, vétérinaires et auxiliaires, services publics et les organisations professionnelles d’éleveurs, etc.).

D’un autre côté, les services vétérinaires dans les zones pastorales enclavées du Sahel et dans les espaces transfrontaliers, peu accessibles, ont été perçus comme coûteux par les éleveurs. Ceux-ci préfèrent souvent recourir aux pratiques locales de soins et aux médicaments vétérinaires illicites largement diffusés et utilisés sous un faible contrôle. Ce choix très répandu dans le Sahel facilite malheureusement la propagation des principales maladies animales sur lesquelles est concentrée l’action du PRAPS. Les diverses campagnes de vaccination initiées dans ce contexte dans la région mobilisent l’attention des acteurs des 6 pays du projet.

Dans le but d’apporter une solution durable à cette situation qui met en péril les sources de revenus des milliers de pasteurs et agropasteurs du Sahel, lors des Entretiens techniques du PRAPS (ETP-3)d’octobre 2018 de Ouagadougou, le PRAPS a préconisé l’implication des  réseaux sociotechniques de la santé animale dans la stratégie de lutte contre les principales maladies animales : la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et la Peste des petits ruminants (PPR).

Pour le PRAPS, l’implication des acteurs des réseaux sociotechniques de la santé animale reste l’option privilégiée pour garantir le succès des interventions au Sahel. Ce choix prépondérant a permis au PRAPS de relever bien de défis qui concourent à l’amélioration de la santé animale dans les six pays d’intervention.

La notion de réseau sociotechnique

Une distance sociale et culturelle existe entre professionnels et éleveurs. Les aspects  «relationnels» constituent une entrave majeure à l’adhésion des éleveurs aux campagnes de vaccination: manque de confiance vis-à-vis du personnel et des interventions déployées; mauvaise qualité des informations sur l’utilité de la vaccination, ignorance de la nomenclature locale des maladies animales; attitudes dépréciatives à l’égard des éleveurs.

La notion de réseau sociotechnique suggère d’adopter une approche inclusive de tous les différents acteurs impliqués, leurs savoirs, pratiques et contextes sociaux.

 L’intégration de réseau sociotechnique permet de dépasser les clivages et les formes de hiérarchisation entre formes de savoirs et pratiques.  Elle invite à adopter une approche inclusive des différents acteurs, de leurs savoirs, pratiques et contextes socioculturels. Cette approche propose de se focaliser dans la santé animale  sur la compréhension des dynamiques et la promotion d’interactions au sein des réseaux sociotechniques pour améliorer l’efficacité de la lutte contre les principales pathologies.

Qui sont les acteurs ?

Les réseaux sociotechniques de la santé animale au Sahel incluent le vétérinaire public et privé, les auxiliaires, les organisations professionnelles d’éleveurs, les vendeurs de médicaments, les figures endogènes aux sociétés pastorales (référents politiques et religieux.

Les figures dépositaires de savoirs spécialisés et responsables d’activités stratégiques dans le domaine de l’élevage praticiens spécialistes de la santé animale, représentants des groupes d’éleveurs s’ajoutent aux catégories d’acteurs.

Comment impliquer les acteurs du réseau sociotechnique de la santé animale dans les initiatives en faveur du cheptel ?

Plusieurs actions peuvent faciliter une meilleure intégration entre les différents acteurs des réseaux sociotechniques de la santé animale. Cela comprend entre autres l’attention portée aux institutions et aux coutumes des groupes socioculturels concernés, la capacité de communication autour des actes effectués et une maitrise de la nomenclature locale des principales maladies animales; la continuité et la qualité des interactions entre personnel soignant et bénéficiaires; l’importance de préparer avec soin les interventions de santé animale incluant des figures endogènes aux groupes ciblés; l’implication des organisations des producteurs à la fois au niveau local que national dans l’élaboration et la mise en œuvre des interventions de santé animale.

Dans le cadre du PRAPS, tous ces acteurs ont été identifiés et sensibilisés sur leur contribution dans la préservation et la consolidation des revenus des pasteurs et agropasteurs du Sahel. Les efforts déployés par le PRAPS ont en effet contribué non seulement à améliorer leurs compétences mais également leur relation sur le terrain. 

Leur adhésion et leur forte participation ont permis au PRAPS d’atteindre un record inédit en termes de vaccination du bétail dans la région. Plus de 2 671 74 650 animaux ont été effectivement vaccinés dans les six pays d’intervention du PRAPS dont 117 605 323 têtes de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine(PPCB)  et 149 569 327 têtes de petits ruminants contre la peste des petits ruminants  (PPR).

L’amélioration de la reconnaissance et de l’implication de tous les acteurs des réseaux sociotechniques de la santé animale est nécessaire car la lutte contre les principales pathologies exige, pour être efficace, la mobilisation d’un large éventail d’acteurs intervenant à différent titre dans la santé animale.

La santé animale reste un bien public et un enjeu partagé entre tous les acteurs du développement pastoral.