La mission IGAD en transhumance au Sahel

Sur invitation du Secrétaire Exécutif du CILSS, une mission de l’IGAD séjourne au Burkina et au Niger du 20 au 28 juillet 2017. Les deux institutions ont un dénominateur commun ; en plus d’intervenir dans des zones arides et semi arides, elles mettent chacune en œuvre un programme sur la promotion du pastoralisme et un projet d’appui axé sur la prévention des conflits (Passha) liés au pastoralisme. De Naïrobi à Fada Gourma1




Atelier régional de lancement du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS)

Atelier de lancement du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS), du 06 au 08 octobre 2015 au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), République du Mali. Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) qui concerne six pays sahéliens membres du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel, CILSS, (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) est une émanation de la Déclaration de Nouakchott, suite au forum de haut niveau sur le pastoralisme organisé à Nouakchott en octobre 2013 sous l’égide du gouvernement de la République Islamique, la Banque Mondiale, le CILSS et les organisations d’intégration régionale comme la CEDEAO et l’UEMOA.

L’objectif de développement du projet (PDO) vise à « améliorer l’accès à des moyens et services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs dans des zones transfrontalières sélectionnées et le long des axes de transhumance dans les six pays du Sahel, et d’améliorer la capacité de ces pays à répondre à temps et de façon efficace en cas de crises pastorales ou d’urgences ». De cette façon, le projet proposé soutiendra l’amélioration de la productivité, la durabilité et la résilience des moyens d’existence pastoraux, comme une priorité dans la Déclaration de Nouakchott sur le pastoralisme.

C’est dans ce cadre, qu’il est prévu l’organisation d’un atelier de lancement régional du projet, prévu à Bamako, en République du Mali. Lorsque le projet aura officiellement été déclaré « en vigueur », des ateliers nationaux de lancement du PRAPS pourront ensuite avoir lieu dans les six (6) pays participants.




Recrutement d’un consultant international pour l’élaboration du document de la composante régionale du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel – Phase 2 (PRAPS2-CILSS)

L’objectif de la consultation est d’appuyer le CILSS et le CRSA dans la rédaction du PAD-régional. Plus spécifiquement, le consultant devra finaliser la rédaction des activités relevant du principe de subsidiarité et issues des cinq composantes (C1 à C5) avec le détail des coûts de chaque activité et les mécanismes institutionnels de gestion du projet. Le document devra aussi indiquer les résultats escomptés ainsi que le cadre de rendement. Pour plus d’informations :

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VOTRE BULLETIN D’INFORMATIONS: ECHOS DU PRAPS N°16

ivez l’actualité du PRAPS à travers le lien du Bulletin d’informations: ECHOS DU PRAPS N°16




Recrutement d’un consultant individuel pour la préparation de la synthèse des instruments de gestion environnementale au niveau régional pour le PRAPS II

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L’objectif de la consultation est d’élaborer une synthèse de chacun des instruments de gestion environnementale préparés par les pays. Ces synthèses par instrument auront pour objectif de recenser les risques généraux et les risques spécifiques à chacun des pays pour une lecture compréhensive au niveau régional et servir de tableau de bord pour le suivi de la conformité environnementale et sociale au niveau régional. Pour plus d’informations :

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BULLETIN D’INFORMATIONS » LES ECHOS DU PRAPS N°17&18″

Suivre la vie du PRAPS à travers son Bulletin d’informations :

ECHOS DU PRAPS N°17-18




Appel d’offres pour le recrutement d’une Agence de Communication Audiovisuelle pour la réalisation de films documentaires de capitalisation sur le PRAPS.

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Le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) a obtenu de l’IDA/Banque mondiale, un Don n°0640 pour le Financement du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) et à l’intention d’utiliser une partie de ce don pour effectuer des paiements au titre du Marché relatif à la réalisation de films documentaires de capitalisation sur le PRAPS.
Le Secrétaire Exécutif f du CILSS sollicite des offres fermées de la part de soumissionnaires éligibles et répondant aux qualifications requises pour la réalisation de films documentaires de capitalisation sur le PRAPS en un lot unique.

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INTÉGRATION DES TECHNOLOGIES DANS LA SANTE ANIMALE: LE MARQUAGE LORS DE LA VACCINATION

Mariéta BA, 45 ans, village de Bounama Yelour, est l’une des bénéficiaires de la vaccination avec son troupeau de chèvres et de moutons. Très motivée, elle est venue trouver le vétérinaire de Niassanté Abdou Karim Wade en qui elle a une confiance aveugle. Selon elle,  » les animaux et les hommes ont les mêmes droits. Ce sont des créatures d’Allah ! J’aurais mauvaise conscience à faire vacciner mes enfants et à laisser mon bétail à la merci des maladies alors qu’il existe une solution toute faite dans la vaccination contre les diarrhées (PPR, précision du CPV). Le Dr (le CPV) m’a conseillé de revenir chaque année vacciner les animaux nés entre deux campagnes et ceux qui auraient échappé à la campagne précédente. Depuis que j’ai commencé à vacciner, les décès ont baissé de 15 environ par an à eux ou trois. C’est un gros bénéfice que je veux consolider ».

Pour rationaliser l’acte vaccinal, il est désormais jumelé au marquage. Ici, scène de vaccination PPR à Niassanté (département de Dagana, région de St-Louis)

Grâce au jumelage Vaccination-Marquage, la Direction des Services vétérinaires a vacciné contre la PPR plus de 400 mille petits ruminants en 2018-2019. Les animaux marqués sont immunisés au moins pendant trois ans, voire à vie. Cette stratégie permet d’aller plus loin dans la protection des animaux. C’est un élément important dans l’engagement du Sénégal à éradiquer la PPR à l’horizon 2030.

Il faut faire la différence entre le marquage local pour la reconnaissance des animaux par leurs propriétaires et le marquage au trèfle des Services vétérinaires

La première formation régionale de CRCSA/PRAPS/OIE pour les pays du PRAPS sur les bases de données épidémiologiques a été organisée en avril 2018. Elle faisait suite à l’étude sur l’état des lieux des dispositifs et bases de données épidémiologiques existants dans les six pays du projet. Cette formation tenue à Dakar avait connu la participation de 26 agents de profils divers (terrain, laboratoire, niveau central) des Services Vétérinaires. L’atelier avait permis aux participants de s’accorder sur les grandes lignes de ce que peut être un système d’information harmonisé, facilitant aux pays la génération, la gestion et la communication à temps réel des données et de l’information sanitaire.

Tous les participants des PRAPS pays ont ainsi porté leur choix sur l’outil KoboToolBox (KTB) pour servir de système de gestion des bases de données épidémiologiques notamment sur la vaccination, le séromonitoring et le rapportage des maladies animales. Ainsi pour garantir la maitrise durable du processus de déploiement, d’exploitation et d’entretien de la plateforme une deuxième session de formation régionale a été organisée pour des administrateurs do KTB.

Le Sénégal qui avait connu une première expérience de gestion des bases de données épidémiologiques avec le système VGTROPICS a très vite adopté la plateforme Kobo et a développé tour à tour les formulaires sur le rapportage des maladies, la vaccination et le séromonitoring. Avec l’appui du PRAPS et des autres programmes en cours (REDISSE) tous les services déconcentrés ont été équipés en smartphones ou tablettes et le programme de formation continue des acteurs de la santé animale a été mis à profit pour installer l’application sur les smartphones des chefs de poste vétérinaire et les initier à son utilisation.

En dehors de ces trois formulaires, deux autres ont été développés et fonctionne assez bien notamment sur le mouvement interne du bétail et le mouvement frontalier en ciblant les points d’entrées massives d’animaux des pays frontaliers. Le formulaire sur le contrôle des médicaments est en développement.

Par ailleurs le système d’information des marchés à bétail développé jusqu’ici sur CSPRO avec une location de serveur d’hébergement est en train d’être migré vers la plateforme open source Kobo pour plus d’autonomie et de durabilité et à moindre frais. Formulaires développés au ministère de l’Elevage et des Productions animales : Rapportage de maladie ; Séromonitoring ; Vaccination ; Mouvement du bétail au niveau PIF ; Suivi exercice vétérinaire ; Suivi des importations ; Identification des équidés ; Suivi des marchés à bétail (SIM-B) ; Suivi des points de vente en période de Tabaski (Aid El Kébir).




Santé animale: Production de vaccins lyophilisés : le PRAPS relève le défi de l’autosuffisance

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THEME 2le PRAPS relève le défi de l’autosuffisance en Production de vaccins lyophilisés

Dans le cadre des activités d’amélioration de la santé animale, au Sénégal, le PRAPS délivrera au titre de cette année 2020  : 30 parcs à vaccination neufs, 3 Cabinets vétérinaires privés de proximité, 3 postes d’inspection vétérinaires transfrontaliers (PIF) et  la réhabilitation et/ou la construction d’une trentaine de postes vétérinaires, de services régionaux et départements de l’élevage. Pour renforcer le taux de couverture vaccinale, le PRAPS-Sénégal  a doté à l’Unité de production de vaccins de l’ISRA,  d’un Système intégré de lyophilisation (SIL). Avec ce nouveau système, les services de l’ISRA en matière de vaccins est étendue à la sous région.

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Dr Yaya THIONGANE, Chef de l’Unité de Production de vaccins de l’ISRA : « Nous allons passer, d’une production manuelle, à une production automatisée : nous sommes prêts pour faire face à la concurrence ! »

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Point d’orgue des réalisations du PRAPS : un système intégré de lyophilisation d’un coût d’un milliard 700 millions de francs CFA a été fourni à l’ISRA. Le montage et les tests sont terminés en décembre. Les essais vont durer trois mois. Les premiers vaccins sont attendus au deuxième trimestre 2020. Une fois opérationnel, le lyophilisateur permettra à ISRA productions de quadrupler sa production de vaccins en passant de 20 millions à 80 millions de doses par an. Si l’on sait que les besoins du Sénégal sont estimés à 10 millions de doses, l’Unité de production de vaccins de l’ISRA pourra satisfaire entièrement la demande locale, mais aussi exporter vers les pays limitrophes et au-delà.

C’est le président Macky Sall, en personne, qui avait porté le plaidoyer du lyophilisateur auprès du Groupe de la Banque mondiale. Il avait été informé par les Services vétérinaires et le ministre de l’Elevage et des Productions animales que les ruptures fréquentes de vaccins étaient préjudiciables à la couverture sanitaire du cheptel. De ce point de vue, l’acquisition d’un système intégré de lyophilisation se présente comme un acte de souveraineté nationale. Dès sa conception donc, le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS Sénégal) portait déjà, dans ses gènes, la fourniture d’un Lyophilisateur à l’Unité de Productions de vaccins de l’ISRA.

La livraison des pièces du puzzle a démarré par le bioréacteur le 06 août 2018 et a été clôturée le 18 septembre 2019 par la remplisseuse, boucheuse, sertisseuse. La réception du Système a eu lieu en novembre, après les premiers tests en octobre. Les premiers essais ont été lancés en décembre 2019. La phase des essais devrait se poursuivre jusqu’à la fin du premier trimestre 2020. L’entrée en production effective devrait advenir en juin.

Avec un budget prévisionnel de 750 millions de francs, le système intégré de lyophilisation a finalement coûté 1 milliards 850 millions environ, dont 1,7 milliard financé par le PRAPS avec une contribution de 150 millions de l’ISRA pour effectuer quelques aménagements et construire le bâtiment devant abriter les différentes composantes du système. A travers ce lyophilisateur, le PRAPS vient concrétiser la volonté du gouvernement du Sénégal de porter la couverture vaccinale nationale du cheptel à un taux de 80 % contre cinq maladies prioritaires. Il s’agit de la peste des petits ruminants, de la Péripneumonie contagieuse bovine, de la Dermatose nodulaire contagieuse bovine, de la Peste équine et de la maladie de Newcastle.

En sa qualité de commanditaire, le PRAPS a financé une étude sur la rentabilisation de cet investissement. Malgré la prise d’hypothèses réalistes à travers les scénarios jugés les plus plausibles, le ‘’LYO’’ présente un taux de rentabilité important de l’ordre de 43 % du chiffre d’affaires. Selon l’étude, le seuil de rentabilité sera atteint au bout de 27 mois d’activité avec une capacité maximale de lyophilisation toutes les 2 semaines.

Dr Yaya THIONGANE, Chef de l’Unité ISRA Productions de vaccins

Talon d’Achille de la culture technique et technologique au Sénégal, l’entretien et la maintenance sont placés au rang de priorités des priorités par l’ISRA. Et le nouveau lyophilisateur n’échappe pas à cette sacro-sainte règle de bonne gouvernance, soutient le Dr Thiongane.

El Hadj Boubacar SARR, Chef maintenance ISRA

L’Unité de Productions de vaccins de l’ISRA dispose, pour ainsi, de nombreux atouts pour performer et prospérer. L’une des forces de l’ISRA Productions de vaccins réside dans la qualité des vaccins produits. Les vaccins sont de très bonne qualité et répondent parfaitement aux normes et standards internationaux. Cela fait d’ailleurs la notoriété du laboratoire de production de vaccins de l’ISRA qui est une référence internationale dans la nomenclature de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Les vaccins sont très bien titrés et permettent une bonne immunisation du sujet vacciné. La chaîne de froid est bien maîtrisée, avec l’existence de chambres froides. Tous les vaccins sont conservés dans les normes requises.

Au niveau national, le ministère de l’Elevage et des Productions animales constitue le premier client des vaccins de l’ISRA. En plus des 13 maladies ciblées par le Programme national de vaccinations, le Gouvernement du Sénégal a souscrit à l’objectif mondial d’éradication de la PPR d’ici 2030. De plus, la demande en vaccins lyophilisés ne cesse d’augmenter au cours de ces dernières années, avec l’accroissement du cheptel. A côté du Sénégal, la Mauritanie, à elle seule, représente 87 % du chiffre d’affaires réalisé à l’extérieur par l’ISRA. En effet, les vaccins lyophilisés sont de plus en plus demandés dans la sous-région, notamment en Mauritanie, au Togo, au Tchad, en Gambie, au Burkina Faso et au Niger. La demande potentielle globale de vaccins des clients du Laboratoire de l’ISRA est estimée à 385 millions de doses pour les 10 prochaines années.

En visite à Dakar, dans le cadre des activités du PRAPS, Mme Edith VOKOUMA TAPSOBA, Coordonnatrice du PRAPS Burkina Faso et le Dr HAYDO Abdoul Malick, Directeur Général des Services vétérinaires du Niger, ont souscrit à l’initiative du Sénégal. Ils se disent prêts à coopérer avec l’ISRA, pour le rayonnement du PRAPS dans la consolidation des acquis en matière de santé animale.

En dépit de son énorme potentiel et des atouts y afférents, l’Unité de production de vaccins de l’ISRA devra pourtant doubler d’ingéniosité et d’agressivité commerciale, pour bousculer la concurrence sur les marchés national et sous-régional. Et pour commencer le Laboratoire de l’ISRA devrait faire preuve d’innovations et enrichir son portefeuille de 26 vaccins dont 18 lyophilisés. Parmi ces derniers, 5 vaccins lyophilisés constituent l’essentiel du chiffre d’affaires. Il s’agit du T1/44, du Clavesec, du PPR/H, du Polyéquipeste et de l’I2 correspondant aux 5 maladies prioritaires de la campagne nationale de vaccination au Sénégal.

Cependant la position géographique du Laboratoire est un important atout en ce sens qu’il constitue un hub pour approvisionner en vaccins, sans beaucoup de difficultés, les pays du réseau PRAPS et de la sous-région.

Malgré tout, le Chef de l’Unité ISRA Productions de vaccins, est conscient des menaces réelles en matière de concurrence, avec l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché local et sous régional. Les barrières à l’entrée sont assez poreuses pour attirer la fraude et, en plus, les deux potentiels nouveaux entrants sont financièrement robustes et fortement accompagnés par leur état respectif. Ces pays, le Maroc et la Chine, sont des acteurs historiques qui se caractérisent par leur capacité de production en quantité suffisamment importante pour générer des économies d’échelle.

La Chine prévoit d’investir sur la PPR de même que le Maroc avec son entrée dans l’espace CEDEAO. Mais au plan national, l’ISRA dispose d’un avantage comparatif certain, à condition de développer une stratégie agressive de marketing industriel et commercial, soutenue par des activités de communication plurielle afin de mieux faire connaitre ses vaccins et entretenir sa notoriété.

Par ailleurs, l’ISRA Productions de vaccins dispose d’une importante niche avicole pour diversifier son éventail de produits. En plus du marché de l’aviculture rurale, la production de viande de poulets de chair et d’œufs de consommation, est en croissance constante au Sénégal, depuis l’interdiction, en 2005, des importations des produits avicoles consécutive à la grippe aviaire. Cette croissance s’accompagne d’une forte demande de vaccins qui ont jusqu’à présent été importés, alors que le labo de l’ISRA dispose d’une gamme aviaire de très bonne qualité. Il urge donc de relancer la production des vaccins avicoles.

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La mise en place d’un poulailler pour la production d’œufs MDF est effective. Les premiers œufs sont attendus au mois de mai au plus tard. Cette acquisition pourrait doper la production de vaccins contre la variole aviaire et la maladie de Newcastle et revoir l’opportunité de produire un éventuel vaccin bivalent pour prévenir ces deux affections.

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Pour le Dr Yaya THIONGANE, Directeur d’ISRA Productions de vaccins, « si les fruits ne trahissent pas la promesse des fleurs, l’Unité de Productions de vaccins de l’ISRA va décoller à l’image d’Air Sénégal et verra s’ouvrir, devant elle, les portes de l’émergence avec la mise en service de son nouveau système de lyophilisation ». Et pour commencer, renchérit le Dr Thiongane, « d’autres opportunités pointent à l’horizon. L’Unité de productions de vaccins de l’ISRA a déjà reçu son certificat ISO 9001, version 2015, de même que 20 Autorisations de mise en marché (AMM) dans l’espace communautaire de l’UEMOA. » Désormais donc, l’ISRA a l’opportunité de confirmer sa dimension internationale. A l’heure de la capitalisation, le lyophilisateur livré à l’ISRA, est l’une des clés de la pérennisation des réalisations du PRAPS au Sénégal.




Sécurité alimentaire du bétail et valorisation du fourrage au Sénégal: Témoignages de bénéficiaires directs du PRAPS

D’ici la fin de l’année 2020, le paysage pastoral sénégalais va prendre une nouvelle dimension infra structurelle, avec à la clé 30 parcs à vaccination neufs, 4 aires d’abattage, 10 forages équipés de réseaux d’adductions d’eau complets, 3 cabinets vétérinaires privés de proximité, 3 postes d’inspection vétérinaires transfrontaliers (PIF), 08 magasins de 100 tonnes, 20 magasins ou boutiques pastorales de 50 tonnes, 11 laiteries et 8 marchés à bétail. A cela s’ajoutent la réhabilitation et/ou la construction d’une trentaine de postes vétérinaires, de services régionaux et départements de l’élevage.
En attendant la réception définitive de ces infrastructures, le projet compte également à son actif plusieurs autres réalisations de première main pour booster l’élevage pastoral. Nous en rapportons quatre types : la constitution de réserves fourragères, la culture fourragère, la fabrication de vaccins et la vaccination avec marquage.

THEME 1: Sécurité alimentaire du bétail et valorisation du fourrage : deux pasteurs témoignent

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 Les contraintes environnementales complexifient l’alimentation des animaux domestiques. Les feux de brousse ravagent une grande partie de l’herbe disponible. Les vents et autres phénomènes climatiques ne permettent pas toujours une disponibilité continue des ressources fourragères pendant toute l’année. Les termites et les défécations animales souillent une grande partie de l’herbe. Selon les spécialistes, un tiers seulement des ressources fourragères naturelles est mangé par les animaux ; les deux tiers sont donc perdus.
C’est pourquoi, pour aider à la résilience des communautés pastorales, le projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel, s’est investi dans la culture et la constitution de réserves fourragères pour atténuer le déficit fourrager qui menace le pastoralisme. Et pour cause : en dépit de la pression démographique, de la poussée urbaine et de l’agression de l’agrobusiness, le pastoralisme a encore de beaux jours devant lui. Pendant longtemps encore, les pays sahéliens et les pays côtiers d’Afrique dépendront largement de ce mode de vie pastorale pour satisfaire leurs besoins en protéines animales, créer des emplois et générer des revenus.

 Awa Dembel Alassane SOW, 63 ans, présidente départementale et régionale du Directoire national des femmes en élevage (DINFEL), Barkédji (département Linguère, région de Louga)

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 « Grâce au PRAPS, la fauche manuelle traditionnelle de l’herbe avec une faucille est remplacée progressivement par une motofaucheuse. Le fagot d’herbes a laissé la place aux bottes réalisées par une botteleuse fabriquée par un artisanat local. La botteleuse est une boîte métallique qui fait des bottes de l’ordre de 12 à 15 kg. Il est porté sur une charrette en même temps que la motofaucheuse lors des opérations de fauche. Les écorces d’arbre pour lier les fagots d’herbes sont remplacées par un modèle de corde appropriée usinée à Dakar. Elle permet de nouer correctement les bottes. Les fournisseurs locaux ont été sensibilisés sur ce modèle de corde en rouleau, pour éviter les éventuelles ruptures. Un modèle de caisson portable a été aussi acquis par le projet pour les individus qui désirent poursuivre la fauche manuelle, avec une faucille.

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Tous les acteurs impliqués dans les campagnes de fauche ont bénéficié de séances de formation, d’information et de sensibilisation sur l’entretien et la maintenance, mais aussi sur l’importance de la fauche et de la conservation des fourrages. Les radios communautaires partenaires du PRAPS ont été mises à contribution pour la pré-campagne, la campagne et l’après-campagne. Des messages et des émissions ont été diffusés sur les bonnes pratiques en matière de récolte, de conditionnement et de conservation des fourrages avec la participation des vétérinaires et des techniciens de l’environnement. »
Awa Dembel Alassane Sow fait partie de cette race d’éleveurs très ouverte aux innovations techniques et technologiques destinées à améliorer les pratiques pastorales. A cet égard, elle ne tarit pas d’éloges à l’endroit du PRAPS qui a construit plusieurs infrastructures pastorales dans sa zone en plus de la dotation en motofaucheuses et botteleuses.

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Ayant été initiée à la gestion des motofaucheuses et aux cultures fourragères, en même temps que plusieurs autres représentants d’éleveurs, Awa n’a pas tardé à créer son propre périmètre de néma (ou maralfalfa) juxtaposé à son domicile. Ce périmètre d’un hectare environ permet trois récoltes annuelles de 120 sacs chacune, soit environ une tonne de fourrage à l’état brut pour chaque récolte. La culture du néma permet de réduire les charges financières liées à l’acquisition de fourrage grossier.
En réponse à l’insécurité alimentaire du bétail, la promotion des cultures fourragères reste l’une des priorités du ministère de l’Elevage et des Productions animales. Il s’agit de familiariser les éleveurs avec les cultures fourragères, de créer un réseau de multiplicateurs de semences fourragères et d’inciter le privé à s’investir dans la filière pour une pérennisation des actions. La culture fourragère est menée en parallèle avec les opérations de constitution de réserves fourragères à travers la préservation des pâturages, la fauche du fourrage naturel et la valorisation des sous-produits agricoles. D’autres cultures fourragères comme le niébé, l’arachide, le mil, la luzerne, etc. sont aussi encouragées.
Cependant parmi toutes ces spéculations, le MEPA mise sur la vulgarisation de « l’herbe à éléphant » ou « roseau de Chine », appelé aussi néma ou maralfalfa. Le néma est une plante qui peut produire 20 à 40 tonnes de fourrage à l’hectare. Une seule bouture de néma couchée à même la terre peut générer jusqu’à 40 tiges de maralfalfa. Elle ne nécessite ni engrais, ni pesticide, mais un peu d’herbicide la première année et de l’eau, tout le temps.
Avec la FAO, le PRAPS a initié le concept « Champs-école » qui fait son bonhomme de chemin. A ce jour, plusieurs pépinières ont été mises en place et des boutures de néma distribuées à plusieurs groupes mixtes pour vulgariser la culture de cette plante à haut rendement fourrager et nutritionnel. Dans cette perspective le PRAPS qui a déjà obtenu des résultats intéressants à Linguère, à Barkédji et à Loumbol Thilly, entre autres, va appuyer l’Association pour la défense de l’intérêt des Producteurs de Podor (ADIPP) à créer six champs-école dans ce département du nord du Sénégal qui est l’une des plus grandes zones qui alimentent la transhumance.
En plus du néma, Awa s’adonne à la constitution de réserves fourragères naturelles pour donner à manger au noyau sensible de son troupeau constitué de vaches gestantes ou allaitantes, de veaux et d’animaux malades, inaptes à la transhumance. Du mois d’octobre au mois de décembre, Awa Alassane Sow a visité de nombreuses localités pour faire la démonstration qu’il est possible de préserver les ressources herbacées afin de mieux gérer les périodes de soudure. Pour elle, une certitude demeure : « le fourrage naturel peut être réparti en quatre parties : 1/4 est mangé par les animaux, 1/4 est détruit par les feux de brousse, 1/4 est piétiné ou avarié par les excrétions animales, 1/4 est victime des vents et des termites. » Nantie de cette certitude, elle est d’avis qu’il faut tout faire pour préserver les 3/4 du fourrage qui est perdue chaque année.
En plus d’un important troupeau mobile de bovins, d’ovins et de caprins. Le troupeau géré en mode semi-intensif est également riche de 10 vaches allaitantes, d’un taureau exotique, de brebis et d’agneaux de race. Cette année, grâce à la motofaucheuse fournie par le PRAPS, elle a pu récolter 780 bottes de fourrage à raison de 8 à 13 kg la botte. Au bas mot, cette récolte lui a fait gagner 850 000 à un million de F CFA sur ses dépenses fixes pour acquérir du fourrage. Après trois mois de récolte de fourrage (octobre à décembre), la motofaucheuse est prêtée ou louée à d’autres groupements d’éleveurs ou à des individuels. Les modalités du prêt sont définies d’avance. L’utilisateur paie le carburant, les frais de transport, d’entretien et de réparation et verse une somme de 5000 F par hectare récolté au titre de l’amortissement du matériel.
Awa Dembel Alassane Sow voit à travers le système d’exploitation de la motofaucheuse et de la botteleuse plusieurs avantages : « préservation des réserves naturelles, économie substantielle des dépenses liées à la nourriture des animaux, économie de plus d’un million de F CFA sur son budget réservé à l’alimentation du bétail. » Mais l’apport le plus important pour elle, c’est que « les animaux bien nourris donnent beaucoup plus de lait et de viande et se reproduisent mieux. » Et pour la première fois, elle espère doubler la quantité de lait produite et couvrir toute l’année !

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Isma SARR, 75 ans, éleveur à Gouloum Thiarène : « le PRAPS m’a appris en moins de deux ans, bien plus que tous les autres projets en 40 ans ! »

Gouloum Thiarène, département de Linguère, arrondissement de Yang Yang, région de Louga. Tôt le matin, d’octobre à décembre, les deux motofaucheuses du vieil Isma SARR entrent en action. L’année dernière, cet éleveur qui dispose d’un impressionnant troupeau plus de bovins, avait récolté 9500 bottes de fourrage dont la valeur commerciale était estimée à 14 millions de FCFA, à raison de 1500 F la botte de 12 à 15 kg.

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En période de soudure, le fourrage sert en priorité à nourrir les animaux. Seul le surplus est écoulé. A la faveur de deux campagnes fourragères bien réussies, le vieil homme est devenu un véritable entrepreneur fourrager. Et il s’interroge souvent sur la nécessité de cultiver de l’arachide. Pour lui, en effet, « l’arachide est cultivée pour se faire de l’argent et du foin. Le fourrage naturel, qui pousse à l’état sauvage, permet de faire d’une pierre deux coups. Il permet à la fois de se faire beaucoup d’argent et surtout de trouver assez de réserves pour nourrir les animaux jusqu’au prochain hivernage. »

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Cette année, malgré le stress hydrique qui n’a pas favorisé l’abondance des pâturages naturels, Isma SARR ambitionnait de dépasser les 12 000 bottes, grâce à une nouvelle motofaucheuse acquise à 3 millions de F CFA, sur les économies réalisées lors de la campagne précédente. Sa première motofaucheuse et sa première botteleuse artisanale lui avaient été cédées par le PRAPS. Non content de faucher l’herbe sauvage à l’état vert, riche en protéines, le vieux ‘’diarga’’ a commencé, le 28 août 2019, à emblaver un périmètre pilote d’un hectare de néma.

Le néma ou maralfalfa, devenu la coqueluche des éleveurs sénégalais, commence à produire après trois mois de bouturage. Isma a effectué sa première récolte le 26 novembre 2019. Utilisant le système d’arrosage dit « goutte à goutte », le vieil éleveur mise sur la gestion judicieuse de l’eau pour gérer son champ de néma qu’il entend porter à trois hectares dès sa deuxième année d’exploitation. En plus des économies d’eau, la régularité des récoltes et la qualité du fourrage sont assurées.

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Pour la vulgarisation du néma, le PRAPS Sénégal travaille avec la FAO sur le concept « Champs-école » qui fait son bonheur de chemin. A ce jour, plusieurs pépinières ont été mises en place et des boutures de néma distribuées à plusieurs groupements mixtes d’agropasteurs pour populariser la culture de cette plante à haut rendement fourrager et nutritionnel.

Avec l’appui du Projet, Isma SARR a pris part à la sixième journée nationale de l’élevage qui a été célébrée le 28 novembre à Kaël, dans le département de Mbacké, Région de Diourbel. Il fait partie des 33 lauréats qui ont été honorés par le Chef de l’Etat pour s’être distingués en matière de de constitution de réserves et de culture fourragères. A l’image de Isma SARR, les bénéficiaires des motofaucheuses du PRAPS ont été très performants ces deux dernières campagnes.

A terme, l’ambition du PRAPS est de voir émerger de véritables entrepreneurs fourragers et des banques de fourrage à travers le système de mise en défens qui couvre actuellement 557 hectares au niveau des 20 Unités pastorales disposant d’un plan de gestion validé. Les communautés locales suivent avec beaucoup d’intérêt l’exécution et participent à la réception des travaux de chacun des sites concernés.  Au niveau des sites clôturés, l’exploitation a déjà commencé, notamment à Gabou et Béma dans le Bakel où les comités de gestion ont vendu, comme de petits pains, le fourrage produit en 2018 et 2019. Les éleveurs et les autorités administratives et communales ont beaucoup apprécié cette activité dans la mesure où il était souvent très difficile de trouver du fourrage dans ces terroirs, surtout en période de soudure.

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   Ici et là et partout, ce sont des témoignages de satisfaction à l’égard du projet qui ont été enregistrés lors de notre passage pour mesurer l’impact des motofaucheuses sur la sécurité alimentaire du bétail et la génération de revenus pour les bénéficiaires. Ainsi pour Awa Dembel Alassane Sow de Barkédji, « la motofaucheuse a été une initiative pleine de sagesse et de générosité pour les pasteurs. Elle permet de rationaliser la gestion des ressources naturelles. Elle permet de sauver le bétail et d’économiser beaucoup d’argent qui aurait été dépensé pour acheter de la paille d’arachide et de l’aliment concentré. Elle permet enfin de générer des revenus assez importants qui peuvent être utilisés pour renforcer les ressources familiales. »

En 2018,13 164 bottes ont été produites dans les 10 sites qui ont pris part à la campagne de fauche. Des bottes de 7 à 15 kg en fonction du type de botteleuse (caissons ou botteleuses artisanales en fer forgé) ont été produites. En 2019, près de 25 000 bottes ont été générées.

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On peut citer, entre autres, la constitution de réserves fourragères pour faire face à l’accessibilité et à la cherté des aliments industriels ; l’augmentation de la productivité de l’élevage (amélioration de l’état d’embonpoint des sujets et de la production laitière) ; l’économie de ressources financières consacrées à l’achat d’aliments de bétail ; l’appui dans l’ouverture de pare-feu pour protéger les ressources naturelles, les unités pastorales et même les habitations ; la diversification d’activités génératrices de revenus en milieu pastoral.

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L’utilité des motofaucheuses pour le développement de l’élevage et des activités pastorales, n’est plus à démontrer. Cela constitue même et à bien des égards, des gages de pérennisation de l’exploitation de ces engins. Pour cela, les services de l’élevage ont un rôle régalien d’appui, de coaching et de suivi à jouer. En effet, les collectivités locales nouent certes des partenariats avec les usagers pour une gestion collégiale de proximité, mais le constat est que les conseils municipaux, surtout ruraux, ont une capacité de suivi limité par manque de ressources humaines qualifiées.